Les vallées de Gavarnie
(2022)
Les cirques glaciaires de Gavarnie, Estaubé et Troumouse sont des merveilles de la nature, inscrits au patrimoine mondial de l’Unesco.
Le cirque de Gavarnie :
6,5 km de circonférence, 1500 m de hauteur, des sommets dépassant les 3000 m et l’une des plus grandes cascades d’Europe. Patrimoine mondial de l’UNESCO et cœur emblématique du parc national des Pyrénées, il est bel et bien cet "objet possible et extraordinaire" décrit par Victor Hugo. Botanistes, scientifiques, poètes, montagnards à la recherche d’exploits ou de sensations ont, dès le XVIe siècle, fait de Gavarnie le berceau de ce que l’on appelle le Pyrénéisme.
Le cirque d'Estaubé :
Plus petit et plus discret que ses deux voisins, le cirque d’Estaubé est un site naturel remarquable. Haut lieu du pastoralisme de la vallée, près de 400 vaches et 1200 brebis y paissent chaque été ! Depuis le barrage des Gloriettes, on aperçoit dépassant les crêtes du cirque, le mythique Mont Perdu et ses 3348 m d’altitude, sommet emblématique du site Pyrénées - Mont Perdu inscrit à l’UNESCO.
Le cirque de Troumouse :
Moins vertical que Gavarnie, le cirque de Troumouse est en revanche le plus vaste et le plus ouvert des trois, avec une circonférence de près de 11 km ! Troumouse abrite en été de nombreux troupeaux de vaches et de brebis. Sa grandeur alliée à une ambiance paisible et verdoyante lui confère un charme vraiment particulier.
Mais avant tout ça, la fameuse Vire des Fleurs, par la non moins célèbre Brèche de Roland, itinéraire à flanc d'une paroi haute de plusieurs centaines de mètres, un endroit grandiose et unique en Europe. La Faja de las Flores est une corniche naturelle qui longe sur 3,7 km une partie du canyon d’Ordesa, à 2400 m d’altitude. La vallée d’Ordesa, classée au patrimoine mondial de l’Unesco, est à la hauteur de son classement par la beauté, la variété des paysages, de la faune et de la flore.
Ça c’est le programme pour 7 jours, en solitaire et sous tente comme hébergement. Maintenant, place à l’action !
Dénivelé + : 6200 m
Dénivelé - : 6200 m
Altitude maxi : 2850 m
Distance : 90 km
Jour 1 : Gavarnie
9,6 km - D+ 1336 m - D- 150 m
Gavarnie (1375 m) - Hôtellerie du Cirque (1600 m) - Grande Cascade (423 m de hauteur, la plus grande d'Europe) - Échelle des Sarradets - Refuge des Sarradets (2587 m).
Avant de commencer, je passe à la voiture pour récupérer chaussures et bâtons. Direction la Grande Cascade, toujours très impressionnante. Je m'arrête un peu avant, inutile de se faire tremper. C'est ensuite l'Échelle des Sarradets, où commencent les réelles difficultés. En fait, il n'y a pas d'échelle. Il s'agit d'un sentier très pentu, constitué de pierres, rochers et dalles. Il faut "mettre les mains" par moment, et c'est souvent vertigineux. Personnes sujettes au vertige, s'abstenir. C'est ensuite une sorte de plateau avant d'arriver au refuge des Sarradets, après 8h de randonnée et beaucoup de transpiration. J'installe la tente pour 2 nuits, à côté de 2 bordelais. Les emplacements plats pour le bivouac sont rares. Pas de douche, même froide, à cause de problèmes d'infiltrations. Dommage pour un bâtiment neuf.
Jour 2 : Gavarnie + Vire des Fleurs
15,2 km - D+ 1041 m - D- 1041 m
Refuge des Sarradets - Brèche de Roland (2804 m) - Plateau de Millaris - Vire des Fleurs (Faja de las Flores) - Col Blanc (2833 m) - Brèche de Roland - Refuge des Sarradets.
Démarrage à 7h30 pour, tout d'abord, passer la fameuse Brèche de Roland. Non sans difficulté, car le manque de neige fait apparaître la roche nue, qui n'est pas toujours facile à gravir, et qui peut se détacher. Il vaut mieux passer avec de la neige, avec des crampons on s'en sort toujours. Bref, une fois passé la Brèche, correspondant à la frontière, je descends côté espagnol pour arriver à la Vire des Fleurs. Ce long et spectaculaire sentier sur la Faja de las Flores, constitue un exceptionnel plaisir pour les yeux, au cœur du parc national d'Ordesa. Par chance, je peux suivre un couple, rencontré juste avant, pour partager ce moment. Après la pause de midi, j'entame le retour avec un autre couple. Le mari connaît le massif par cœur pour y faire du ski de randonnée en hiver. La remontée à la Brèche est longue et difficile à travers les pierriers et les névés persistants. L'ascension du col Blanc est interminable. Je retrouve ce couple au refuge lors du dîner où nous sympathisons. Journée de presque 10h tout de même.
Jour 3 : Gavarnie
11 km - D+ 19 m - D- 1206 m
Refuge des Sarradets - Col des Sarradets (2589 m) - Port de Boucharo (2270 m) - Plateau de Bellevue - Gavarnie.
Départ du refuge des Sarradets, passage au col du même nom, puis traversée un peu acrobatique d'une cascade. À partir de là, je suis avec 2 allemandes d'un certain âge, jusqu'au Port de Boucharo. Puis je suis seul pour faire la longue descente jusqu'à Gavarnie, en passant par le joli plateau de Bellevue. Comme j'arrive en milieu de journée, je fais quelques courses et je rejoins le camping où je commence mon récit. C'est également le nettoyage de la tente, lessive, douche et repas en "ville" avec une "assiette du randonneur''.
Jour 4 : Gavarnie
10,7 km - D+ 897 m - D- 272 m
Gavarnie - Hôtellerie du Cirque - La Hount Blanque (1702 m) - Refuge des Espuguettes (2027 m).
Petit-déjeuner à 8h30, à côté du petit magasin Vival, face au Cirque de Gavarnie. Pas mal comme cadre ! Passage par un beau plateau où se monte la scène destinée au festival de théâtre de Gavarnie. Arrivée à l'Hôtellerie du Cirque, je refais le plein d'eau, puis c'est la montée jusqu'au refuge des Espuguettes, en passant par le refuge de Pailla, géré par des bénévoles. Là aussi, il ne faut pas faire n'importe quoi, genre un faux-pas, sinon c'est l'hélicoptère. 5h de marche, donc arrivée de bonne heure. Le cadre est idyllique, voire exceptionnel, au milieu des vaches, chevaux, ânes, brebis… Le seul inconvénient, c'est le montage de la tente interdit avant 18h30, suite à la réglementation du parc national des Pyrénées. Dans l'après-midi, je fais la connaissance de 2 personnes plus âgées que moi qui font la traversée des Pyrénées en 46 jours, par le GR® 10 / HRP. Je prends leurs coordonnées pour un éventuel projet. Lors du dîner pris dehors, je fais la connaissance de Véronique, Yann et Javiel, de Niort, avec qui je passe une super soirée. Nous attendons ensemble le coucher de soleil sur le Vignemale (3298 m, point culminant des Pyrénées françaises).
Jour 5 : Gavarnie + Estaubé
25,9 km - D+ 875 m - D- 1501 m
Refuge des Espuguettes - Hourquette d’Alans (2430 m) - Lac des Gloriettes (1668 m) - Retour Gavarnie par le GR® 10, le pont de Saint-Savin et les Granges de Holle.
Je n'ai quasiment pas dormi, la faute aux cloches des vaches. Et on ne rigole pas ! Je quitte mes amis d'hier soir pour une longue étape, puisque j'apprends que le bivouac au lac des Gloriettes est interdit. Eh oui, la route d'accès est trop proche (moins d'une heure), et comme je suis toujours dans le parc national… Première difficulté de la journée, Hourquette d'Alans, col séparant les 2 cirques Gavarnie et Estaubé. J'arrive sans difficulté au lac des Gloriettes et son barrage. Je redescends ensuite dans la vallée par un long sentier et quelques épingles. Pour rejoindre Gavarnie, je joue les prolongations en passant par le GR® 10, le pont de Saint-Savin et les Granges de Holle.
Jour 6 : Troumouse
12,2 km - D+ 650 m - D- 650 m
Héas (1540 m) - Hôtellerie (1800 m) et plateau du Maillet - Vierge de Troumouse (2134 m) - Lacs des Aires (2089 m) - Héas.
Départ de Héas à 8h, et bonne nouvelle, pas de parking payant comme à Gavarnie. Tout d'abord, une bonne grimpette pour arriver à l'Hôtellerie du Maillet, située sur un petit plateau, et accessible en voiture. L'objectif suivant est la Vierge de Troumouse, point culminant de la journée. Je passe ensuite auprès des lacs des Aires, bien asséchés. En effet, un seul contient encore de l'eau, mais si peu, résultat flagrant du réchauffement climatique. Descente et pour finir, petite visite de la chapelle d'Héas, reconstruite en 1915 après une avalanche. Pour conclure, Troumouse est le plus grand des 3 cirques, et sûrement le plus beau.
Jour 7 : Gavarnie
4 km - D+ 200 m - D- 200 m
Pic de Tentes (2289 m) et Pic de la Pahule (2292 m) depuis le col de Tentes (2208 m).
Passage en voiture par la station de Gavarnie-Gèdre. Beau domaine de ski, ça donne envie ! Départ de la randonnée à 8h30, du parking déjà surchargé, pour une petite randonnée facile trouvée sur Visorando. ¼ d'heure après, c'est le Pic de Tentes, et j'atteins le Pic de la Pahule en 1 heure. Magnifique panorama sur le cirque de Gavarnie et la Grande Cascade, la Brèche de Roland (2804 m), le Taillon (3144 m), le Vignemale (3298 m)… Le seul bémol, ce sont les moustiques agressifs et en meute.
Conclusions :
Gavarnie est un petit bourg d'environ 90 habitants. Vraiment pas grand, mais charmant voire désuet, avec ses petits commerces, ses restaurants et son église du 13ème siècle.
Mon camp de base était le camping familial "La Bergerie", puisque j'avais choisi la tente comme type d'hébergement pendant toute la semaine. Le camping est fonctionnel, à des prix très corrects. Merci à Nathalie et Éric pour leur accueil irréprochable.
Camping La Bergerie, chemin du Cirque, 65120 Gavarnie-Gèdre, 05 62 92 48 41, 07 78 39 22 76, camping.la.bergerie@wanadoo.fr
Les 2 refuges de montagne sont fidèles à leur bonne réputation. Bon accueil et bonne restauration.
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Refuge des Sarradets, 06 83 38 13 24
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Refuge des Espuguettes, 05 62 92 40 63, ravitaillé à dos d'ânes
L'hôtellerie du Cirque, au pied de la Grande Cascade, est un établissement familial depuis 7 générations, réouvert récemment, et destiné à une clientèle aisée.
J'ai beaucoup bu, de l'eau évidemment, au cours de cette semaine de canicule. 2 litres par jour est un minimum. Il faut aussi penser à se rafraîchir avec les ruisseaux, les torrents, les cascades rencontrés. En parlant de l'eau, c'est également ici un problème. À voir le niveau anormalement bas du Gave de Pau qui passe devant le camping, il y a de quoi s'inquiéter.
Beaucoup de monde, beaucoup de randonneurs, en cette semaine du 14 juillet. Certains parents ne sont pas raisonnables, avec des enfants en bas âge, sous un soleil de plomb pendant l'heure de midi, et sur un sentier bien pentu.
J'ai beaucoup entendu parler espagnol, ce qui est normal puisque je suis quasiment à la frontière. D'ailleurs, en reprenant la voiture, je n'ai trouvé aucune radio française. Mais pourquoi parlent-ils si forts, ces espagnols ?
Concernant le parc national, j'ai été épaté par la propreté, ainsi que par le travail réalisé pour accueillir les touristes. Pour anecdote, dans les WC publics, ou dans les refuges, il y a partout du PQ à disposition.
Très belle réussite que ce trek de 7 jours dans les Hautes-Pyrénées, pour découvrir ou redécouvrir la région de Gavarnie. Les habitants, les commerçants, les gardiens de refuge y sont bienveillants et toujours souriants. Si vous voulez des panoramas à couper le souffle, c'est là qu'il faut aller. Pour les randonnées, il y en a pour tous les niveaux. Celles que j'ai choisies sont d'un niveau difficile. Vous voilà prévenus ! Au fait, les isards et les marmottes étaient au rendez-vous !
À savoir : le cirque de Gavarnie fait partie de l’ensemble "Pyrénées - Mont Perdu" classé par l’Unesco en 1997. Il est l'un des rares sites au monde à avoir la double classification (naturelle et culturelle).
Commentaire de Marie V., le 19/07/2022
On est bien petit face à tous ces merveilleux paysages... Merci de ce superbe reportage, tes photos sont magnifiques, j'en ai pris plein les yeux.
Commentaire de Françoise V., le 19/07/2022
C'est super beau et grandiose. Heureusement que tu y es allé pour nous faire partager cette beauté. Cela m'a presque rafraichi de voir ces paysages et ces torrents. Merci d'avoir partagé.
Commentaire de Nathalie et Éric (La Bergerie), le 19/07/2022
Bravo pour ce beau récit qui décrit parfaitement nos trois beaux cirques. Au plaisir de vous revoir un jour.
Comme vous avez tout lu jusqu'à la fin, je vous offre quelques minutes de détente : la vidéo des meilleurs moments de ce trek dans les Pyrénées.
Pour des images plus grandes, cliquer sur la galerie et utiliser les flèches du clavier :-)
