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Le GR® 861 : Via Garona
(2019)

La Via Garona est un chemin de grande randonnée pédestre, labellisé GR® 861, ouvert depuis juillet 2017 qui relie Toulouse à Saint-Bertrand-de-Comminges en s'insérant dans le réseau des Chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle. Il permet aux marcheurs de rejoindre la voie du Piémont sur un parcours de 170 km le long de la Garonne (mot latin signifiant "torrent de cailloux"), en partant de Toulouse et en sillonnant successivement le Pays toulousin, le Volvestre et le Comminges. La Via Garona permet de découvrir la Haute-Garonne au gré des 6 monuments inscrits au patrimoine mondial de l'UNESCO

Via Garona

Arrivée par Blablacar à 15 h à Toulouse, sous la pluie. Comme je sais que les prochains jours s'annoncent beaux, je ne suis pas inquiet. Je fais du tourisme entre les averses : Capitole, couvent des Jacobins, basilique Saint-Sernin, canal du Midi... Je rejoins ensuite mon hébergement, ce soir il s'agit d'une auberge de jeunesse (j'entends déjà les commentaires 😊).

 

Hébergement : La Petite Auberge de Saint-Sernin

17 Rue d'Embarthe 31000 Toulouse, 07 60 88 17 17, auberge.toulouse@gmail.com

Très bon accueil, prestations correctes. 

 

Jour 1 : Toulouse - Muret (Le Rayat), 32,5 km, D+ 230 m

Départ un peu avant 9 h, après un petit-déjeuner à 1 euro (du jamais vu !), sous un ciel bien nuageux. D'ailleurs, une courte averse m'oblige à m'équiper pour la pluie. Ce sera la seule de la journée. La basilique Saint-Sernin correspond au départ officiel du GR®. Je passe sous plusieurs ponts et sous l'autoroute, accompagné d'un flux continu d'avions qui s'apprêtent à atterrir à Blagnac. Ce sont ensuite des zones industrielles, des zones artisanales, des stations d'épuration et donc du goudron. Suivent de nombreux lotissements, et toujours du goudron, que je quitte enfin à Portet-sur-Garonne après 14 km de marche. Il était temps ! Je traverse la Garonne et j'arrive à Pinsaguel où je me pose pour le déjeuner. J'oublie vite Roquettes, composé principalement de lotissements, et j'arrive à Saubens et sa petite église remarquable. Je me retrouve sur une falaise de plus de 30 m de haut, surplombant la Garonne, puis je traverse Muret, sous-préfecture de la Haute-Garonne. Tant pis pour le côté historique, le GR® ne passe pas au centre-ville. C'est à Muret que le catharisme fut éradiqué, c'est aussi la patrie de Clément Ader, père de l'aviation. Encore 5 km et j'arrive à la chambre d'hôtes, presque 8 h après le départ de Toulouse, sous quelques gouttes de pluie. Une étape à vite oublier, sans grand intérêt. Aucun dénivelé et trop de macadam.

 

Hébergement : chambre d’hôtes du Rayat, Brice et Claire

À 4,5 km après Muret, 350 m à gauche du GR®, 06 71 53 66 93

Très bon accueil, table d'hôtes.

 

Jour 2 : Muret (Le Rayat) - Noé, 16,5 km, D+ 405 m

Départ à 8 h 45 comme hier. Une heure après, je suis à Estantens, un petit village s'étirant le long de la Garonne. J'arrive ensuite à une chapelle perchée à 250 m d'altitude, d'où je bénéficie d'une superbe vue sur la plaine côté rive gauche de la Garonne. Après un peu de dénivelé, je passe à Mauzac où je m'arrête pour admirer l'église et prendre du pain. Je suis à nouveau le long de la Garonne, que j'avais quittée depuis un moment. Le soleil a disparu et la température est fraîche, mais il ne pleut pas. Je m'arrête à Montaux pour le déjeuner et j'arrive à Noé vers 14 h, malgré un rythme de sénateur vu le peu de kilomètres. Pour la petite (ou grande) histoire, un camp de concentration avait été instauré à Noé lors de la seconde guerre mondiale. À Noé également, a vécu Jean-Baptiste Doumeng, le fameux milliardaire rouge. Il y fut même maire.

 

Hébergement : hôtel restaurant l'Arche de Noé

2 place de la Bascule 31410 Noé, 05 61 87 40 12, hotelarchenoe@aol.com

Très bon accueil. Plateau repas le dimanche soir.

Établissement de 1951, rénové récemment, où se sont arrêtés Sacha Distel, Johnny Hallyday, Mikhaïl Gorbatchev...

 

Jour 3 : Noé - Rieux-Volvestre, 23,5 km, D+ 400 m

Après 5 km, je suis toujours sur le goudron. Ça ne m'empêche pas d'apercevoir une biche qui traverse la route tranquillement. Après Capens, je longe quelques champs et je peux apercevoir au loin les Pyrénées enneigées. Par une forêt, je descends jusqu'à Marquefave. Je traverse la Garonne pour la seconde fois de la journée. Puis j'enlève la micropolaire, je mets le short et je sors les lunettes de soleil. Cette fois, j'ai l'équipement du parfait randonneur. De nouveau du goudron jusqu'à Carbonne, où je m'arrête pour boire un café. Je suis tellement content d'avoir trouvé une terrasse que j'en oublie de passer par la monumentale église Saint-Laurent. Tant pis, je l'admire de loin. Je passe ensuite à proximité d'un observatoire, en plein milieu d'une maison privée. Surprenant ! Je m'arrête à 13 h 30 pour grignoter et continue ensuite en traversant sous-bois et bosquets. Par endroit, la végétation gagne sur le GR®, tellement c'est touffu. J'arrive à Rieux-Volvestre vers 15 h. Comme il s'agit d'un des plus beaux villages de France, je fais évidemment du tourisme : cathédrale Sainte-Marie, maisons médiévales à colombage, pont de Lajous...

 

Hébergement : gîte communal de Rieux-Volvestre

Mme Maillol (mairie), 06 82 19 36 47

Seulement 2 lits, coin cuisine avec uniquement une plaque électrique, pas très propre.

 

Jour 4 : Rieux-Volvestre - Martres-Tolosane, 24,5 km, D+ 150 m

Départ à 8 h, et là, grosse déception, la boulangerie et le café sont fermés. Donc le petit-déjeuner, ce sera pour plus tard. Après 1h, je traverse Saint-Julien-sur-Garonne et toujours aucun commerce ouvert. Le côté agréable, c'est la vue sur le Pic du Midi (2876 m) enneigé. Puis c'est une trop longue piste cyclable goudronnée jusqu'à Cazères, où je m'arrête pour un café (double). Ensuite, il faut penser aux petites courses pour le lendemain 1er mai. Je m'arrête à midi à la sortie de la ville pour déjeuner au bord de... la Garonne. La commune attenante de Palaminy présente des affaissements et le GR® est donc dévié quelques instants. Ici, la principale curiosité est un ancien château avec une belle porte et un clocheton. Des maisons à colombage sont également présentes. En début d'après-midi, je longe un long moment un canal, parallèle à la Garonne, jusqu'à l'entrée de Martres-Tolosane et sa magnifique structure circulaire. Comme d'habitude, avant d'aller au gîte, je joue le touriste en prenant quelques photos : église Saint-Vidian, Grand Presbytère (centre d'art) et donjon du XIIIe siècle comprenant un musée archéologique (gentiment ouvert par la dame de l'office de tourisme). Cette petite ville de 2400 habitants est connue pour sa faïencerie.

 

Hébergement : La Maison Saint-Roch

41 rue Saint-Roch 31220 Martres-Tolosane, 07 81 97 08 15, la.maison.saint.roch@gmail.com

Dortoirs / chambres d'hôtes. Très bon accueil, repas corrects, tarif pèlerin. 

Je fais la connaissance d'un couple qui suit comme moi la Via Garona et d'un randonneur lyonnais faisant une variante du chemin de Saint-Jacques. 

 

Jour 5 : Martres-Tolosane - Saint-Martory, 18 km, D+ 360 m

Départ 8 h avec le soleil, mais avec une température un peu fraîche à mon goût. Dès les premières minutes, je longe l'autoroute A64 et donc beaucoup de bruit. J'arrive rapidement à Boussens, coincé entre le canal de Saint-Martory et la Garonne. Je monte à présent dans un terrain privé où il faut chercher un peu les marques de balisage. J'aime bien, c'est ludique et ça occupe. J'arrive enfin à l'altitude de 420 m, point culminant de ce trek, et je redescends, par du goudron évidemment, jusqu'à Mancioux. La magnifique vue sur le Mont Valier, sommet de 2838 m situé dans les Pyrénées ariégeoises, est un régal pour les yeux. Je rencontre un monsieur qui a travaillé sur le tracé de ce GR®. Je lui fais donc part de mes états d'âme depuis 5 jours. Encore du goudron jusqu'à l'ancien fort de Montpezat. Je me pose pour le casse-croûte et là, je m'aperçois que j'ai oublié ce matin quelques affaires dans le frigo. Du coup, le déjeuner est un peu limité. J'arrive à Saint-Martory à 13 h et je me précipite vers le seul commerce d'ouvert ce 1er mai, un café, pour la bière journalière. L'après-midi est occupée, après douche et lessive, à la visite du village (rapide), gestion des Blablacar pour le retour et transcription des notes enregistrées au cours de la matinée. J'appelle ensuite la maison Saint-Roch pour prévenir de mon oubli et Severine me propose de me rapporter mes petites courses à Saint-Martory. Fabuleux, non ? Encore merci Severine. 

 

Hébergement : gîte d'étape Norbert Casteret

31360 Saint-Martory, 05 61 97 40 48 (office de tourisme) 

8 personnes maxi, cuisine très bien équipée et fonctionnelle. 

Norbert Casteret est un des pionniers de la spéléologie : il a découvert la vraie source de la Garonne et plus de 2000 sites souterrains et archéologiques en plusieurs points du globe. 

 

Jour 6 : Saint-Martory - Saint-Gaudens, 29,5 km, D+ 530 m

Départ 6 h 50 (si ça existe !). Je n'arrivais plus à dormir, alors autant se lever. Le temps n'a plus rien à voir avec celui des jours précédents : tout gris et tout bouché. Donc pour les paysages, c'est mort ! J'ai vite les chaussures mouillées et ce n'est pas que la rosée. Il a dû pleuvoir cette nuit.  Plus de goudron, mais des forêts, des champs et des pâturages. Heureusement qu'il n'y a pas de bêtes ! Aujourd'hui, c'est un vrai sentier, avec de la terre, des cailloux et de l'herbe. Du coup, je descends les bâtons du sac à dos. Je passe rapidement à Arnaud-Guilhem. Puis je laisse sur la gauche l'ancienne abbaye cistercienne de Bonnefont, fondée en 1136, dont il ne reste plus grand chose. Un jardin d'inspiration médiévale y a été créé. Juste avant Castillon-de-Saint-Martory, je passe devant une table d'orientation, mais l'horizon est vraiment bouché. Les Pyrénées, je n'en parle même pas. Ensuite, c'est l'autoroute, reconnaissable de loin au niveau sonore. En descendant sur Beauchalot, j'aperçois au loin le château en ruine de Montespan. À la sortie du village, une apparition, une chose extraordinaire surgit du paysage : un café, et ouvert en plus ! Petite pose donc, à mi-parcours. À Labarthe-Inard, pour m'occuper, je questionne 2 sites Internet sur la météo de demain. Et là, oh rage oh désespoir, la pluie est annoncée toute la matinée. Ça change donc mes plans. Avant midi, je longe un long moment la voie ferrée Toulouse-Bayonne. Les 5 derniers km sont à nouveau du goudron, mais à l'entrée d'une ville (sous-préfecture), c'est un peu normal. 3 km avant Saint-Gaudens, je retrouve la Garonne. Et là, j'interpelle un randonneur arrivant dans l'autre sens. Il m'apprend que l'étape Saint-Gaudens - Saint-Bertrand-de-Comminges est peu intéressante notamment à cause du goudron trop présent. Après vérification sur la carte, c'est décidé, je fais une croix sur cette septième et dernière étape. J'ai ma dose (de goudron). J'arrive au centre-ville de Saint-Gaudens à 14 h. J'y prends évidemment quelques photos. Le cloître est fermé pour travaux, dommage. Devant une bière, je m'organise pour aller demain à Saint-Bertrand-de-Comminges en voiture. Et je rejoins ensuite la chambre d'hôtes réservée. 

 

Hébergement : chambre d’hôtes Mme Dedieu

2 chemin de Camasset 31800 Saint-Gaudens, 06 42 32 53 44, 05 61 89 57 70

Très bon accueil, serviable, maison excentrée du centre-ville. 

 

Jour 7 : visite de Saint-Bertrand-de-Comminges

Il s'agit d'un des plus beaux villages de France, avec la cathédrale Sainte-Marie, l'ancien couvent des Olivétains (où se situe une antenne du comité départemental du tourisme), les maisonnettes médiévales protégées par des remparts, la présence de l'un des plus beaux cloîtres des Pyrénées, tout ça sur un promontoire rocheux. Et ce weekend, c'est la fête du jubilé 2019. Plus bas, les restes d'une basilique paléochrétienne et des vestiges romains. L'étonnante basilique romane de Saint-Just-de-Valcabrère en impose également. Magnifiques sites classés UNESCO. Après une petite pause "chez Betty", je repars en stop jusqu'à Montréjeau puis en Blablacar jusqu'à Toulouse. Encore merci aux 2 charmantes personnes, travaillant aux Olivétains, qui m'ont véhiculé ce matin jusqu'à Saint-Bertrand.

 

Demain, retour à la maison, toujours en Blablacar. 

 

Conclusions : jolis sentiers quand ce sont des sentiers et pas du goudron. Trop c'est trop. Il s'agit sûrement d'une erreur de jeunesse (2 ans d'existence pour ce GR® 861). Beaucoup de personnes travaillent à l'amélioration du tracé et des hébergements, et ça, c'est une bonne nouvelle. Pour ma part, j'ai fait de belles rencontres tous les soirs avec des personnes serviables et bienveillantes. N'hésitez pas à venir en Haute-Garonne, ça vaut la peine ! 

Dénivelé + : 2500 m

Dénivelé - : 2100 m

Altitude maxi : 510 m

Distance : 170 km

Saint-Martory

Commentaire de Marie V., le 05/05/2019

Même si ce périple te laisse un peu déçu par le "trop de goudron", la série de photos réjouit les yeux.  Merci de ce beau reportage.

Commentaire de Marie-Hélène H., le 05/05/2019

Merci pour ce récit et tes belles photos !

Commentaire de Dominique G., le 05/05/2019

Très beau reportage et le goudron ne me gêne pas ! Hi hi !

Commentaire de Françoise V., le 05/05/2019

Cela me rappelle nos fréquents passages en voiture pour rejoindre Bayonne, mais sans jamais s'arrêter, faute de temps. Quel dommage ! J'ai beaucoup aimé les photos de fleurs, les vues sur la Garonne, les vieilles maisons à colombages, les Pyrénées enneigées, les châteaux, les ponts, l'observatoire. Bref, mis à part le goudron omniprésent, ce fut pour toi un beau périple.

Commentaire de Jean-Claude G., le 06/05/2019

Merci pour ce partage, c'est vrai que le goudron à la longue... c'est pas le pied !!!  En tous cas, malgré une météo un peu capricieuse, tes photos sont réussies et ça donne envie de tenter l'aventure. Encore merci pour ce compte-rendu.

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