top of page

Le GR® 223 : tour du Cotentin
(2018)

Pourquoi le GR® 223 ? Pourquoi faire un tel GR de 420 kilomètres en 12 grandes étapes, au lieu de 18 ? Voici mes réponses (après mûre réflexion :-). Notamment, pour changer de la montagne, moyenne ou haute; pour découvrir une région, le Cotentin; pour mieux connaître mes limites, avant le Kilimandjaro. Et encore plein de raisons… Voici le récit de ce trek, réalisé SEUL, au mois d'avril.

CHAMBRE D’HÔTES, Mme PICQUENOT Régine

Ferme de Marigny, Saint-Hilaire Petitville, 02 33 42 04 40, 06 76 24 13 81, contact@fermedemarigny.fr 

Accueil irréprochable, prestations parfaites. 

 

Jour 1 - De Carentan à Ste-Mère-Église - 36 km

Je laisse ma chérie vers 8h30 avec un petit pincement au cœur. La sortie de Carentan me paraît longue : je traverse des zones industrielles, des giratoires et pas beaucoup de balisage en ce début d'étape. Je me dirige vers Utah Beach, fameuse plage où débuta le débarquement du 6 juin 1944. Il fait grand soleil et les oiseaux chantent. Je passe devant une grosse bâtisse qui servit d'hôpital lors du débarquement. Me vient évidemment une pensée pour ces milliers d'hommes qui sont venus nous libérer. Peu de monde rencontré, et ce sera le cas tout au long de ce trek. Beaucoup trop de macadam pour rejoindre la plage et du coup, les pieds chauffent. J'emprunte un moment l'EuroVélo n° 4. De plus en plus de plaques commémoratives jalonnent la route d'accès à la plage. Enfin, le fameux sentier du littoral. Arrivé à Utah Beach, je dépasse, en y restant un moment, les monuments commémoratifs du jour J, musée, stèles... Vient ensuite le monument dédié au Maréchal Leclerc. Puis je m'enfonce dans les terres, je fais une pause déjeuner à St-Martin-de-Varreville et j'en profite pour prendre soin de mes petits pieds en les aérant. Le temps se dégrade, avec un ciel bien chargé. J'arrive à Ste-Mère-Église vers 16h30, et tombe nez à nez avec le fameux parachute et son mannequin sur le toit de l'église. Un moment de l'Histoire avec un grand H. J'arrive à la chambre d'hôtes où je suis accueilli par Mme Mouchel aux petits soins pour moi, puisqu'elle m'emmène à la crêperie et vient même me rechercher. C'est elle qui m'apprend qu’à Ste-Mère-Église, les centres d'intérêt sont rares : le musée, le fameux parachute et les commémorations annuelles du débarquement.

 

CHAMBRE D’HÔTES, Mme MOUCHEL

12 chemin de Hiersac, Ste-Mère-Église, 02 33 41 02 96, 06 31 71 02 39

Accueil irréprochable, prestations parfaites. 

Jour 2 - De Ste-Mère-Église à St-Vaast-la-Hougue - 40 km

Je quitte Ste-Mère-Église et mon hôtesse, charmante dame de 82 ans, à 8h15. Toute la matinée, petite fraîcheur, le soleil jouant à cache-cache avec de gros nuages menaçants. Traversée de quelques rares villages jusqu'à Montebourg, et forcément aucun café n’est ouvert. Aujourd'hui, moins de goudron mais des chemins inondés, donc de la boue et état lamentable des chaussures. Je dépasse une vache, solitaire comme moi, sur le sentier. Pause déjeuner dans le cimetière du village de L’Église. Au menu, salade piémontaise et banane. Pourquoi un cimetière ? Parce que généralement, il y a de l'eau et une poubelle. Et c'est le cas. 3 gouttes de pluie, juste pour me faire peur. Je passe devant le château de Courcy et j'atteins le Mont Coquerel culminant à 50 mètres. Ensuite, je fais involontairement une boucle de 500 mètres et me retrouve sur la route d'où je viens, en sens inverse. Je soupçonne les baliseurs normands d'abuser de boissons bizarres... Après Quinéville, je rejoins le sentier du littoral. Et là, me vient une grosse fatigue en voyant le fort de La Hougue, alors qu'il me reste encore 2 heures à suer. Je pose le sac à dos, grignote 2 pâtes de fruit, sors les bâtons (que je ne quitterai plus) et j'actionne le mode mental. Je décide de ne pas suivre la déviation du GR®. Me croyant plus malin que les autres, je me retrouve en train d'escalader des blockhaus en ruine : le truc un peu scabreux, quoi ! J'arrive dans l'anse appelée "Le Cul de Loup" et atteins St-Vaast (prononcez St-Va). Je contourne la chapelle des Marins avant de faire un arrêt dans une boulangerie, car le lundi soir, tout est fermé. Les premiers bobos apparaissent, et donc, également, passage à la pharmacie.

 

CHAMBRE D’HÔTES, Mme DUBOIS Odette

10 rue des Thins, St-Vaast-la-Hougue, 02 33 54 48 84, odettedubois@orange.fr

Accueil bizarre ! La dame ne voulait pas d'un paiement en espèces, ne voulait pas me réchauffer un petit morceau de pizza, ne voulait pas décaler l'heure du petit-déjeuner. Bref, j'ai dû négocier. En plus, la chambre avec une porte vitrée était juste en face de sa salle à manger. De quoi bien surveiller… Tout ça, en étant la plus chère. Heureusement, la dame s'est déridée par la suite : j'ai même eu droit à quelques fruits ! 

Jour 3 - De St-Vaast-la-Hougue au Cap Lévi - 35,5 km

Je quitte St-Vaast sous un crachin. Même l'île de Tatihou est cachée. Il s'agit d'un port de pêche et de plaisance assez important, un des plus gros de Normandie, mais je ne lui trouve pas beaucoup de charme. C’est le rendez-vous des yachtmen britanniques. Me voilà à nouveau sur le sentier du littoral au terrain varié : sable, herbe, terre battue, pierriers, dalles, digues... Je retrouve l'EuroVélo n° 4. Après 4 km, je m'écarte de la côte pour m'enfoncer dans les terres. Je dépasse la Tour du Moulard, détruite par la tempête de 1996 et reconstruite aussitôt. Je m'arrête quelques instants à Barfleur, un des plus "beaux villages de France", non seulement pour les petites courses, mais pour admirer ce mignon petit port, comme me dit un commerçant : authentique ! Je passe à proximité du phare de Gatteville (365 marches), représentant l'extrémité nord-est du Cotentin. Dans l'après-midi, beaucoup de vent et aucun abri pour se protéger : dunes et sable à perte de vue. Je confirme : marcher des kilomètres et des kilomètres sur du sable n'est pas reposant. J'arrive à la Pointe de Néville, caractéristique par ses blockhaus, plus ou moins détruits. Ce n'est pas ce qu'il y a de plus joli dans le paysage. Pour le déjeuner, j'ai la joie, l'honneur et l'avantage de pouvoir déguster : pain-emmenthal, poire, crêpe chocolat. Toujours aussi seul au monde sur les dunes. La suite du programme : je marche entre mares ou marais et la dune de sable. Assez bucolique, ce site protégé ! Je dépasse la plage du Vicq et la Pointe de la Loge. Sur la plage de Fort Joret, deux molosses me menacent alors qu'une grosse vache (désolé, je suis en colère) se lève difficilement pour les rappeler. J'arrive au fort du Cap Lévi après 9h de marche. Cadre remarquable et forcément original, puisqu'il s'agit de fortifications construites sous Napoléon, en 1801. 

 

CHAMBRE D’HÔTES, Mme PANNIER Maud

Fort du Cap Lévi, Fermanville, 02 33 23 68 68, 06 80 44 33 27, fortducaplevi@orange.fr 

Bon accueil, prestations au rendez-vous, formule proposée pour le repas du soir chère.

Jour 4 - Du Cap Lévi à Urville-Nacqueville - 32 km

Très beau temps en partant, avec du vent. Mais rien à voir avec celui de cette nuit, impressionnant. Je quitte le fort du Cap Lévi, passe l'anse du Brick et monte au panorama, haut de 62 m, pour une vue exceptionnelle : d'un côté le phare du Cap Lévi et de l'autre, la rade de Cherbourg. Plus loin, le balisage semble frais, et la trace du GR® a été modifiée. Après une incursion dans les terres normandes, la mer est en vue vers 11h. Je m'occupe en faisant le nécessaire pour assurer mon retour par un Blablacar. Je passe le petit port du Becquet. Au niveau de la plage Collignon, je peux observer le fort de l'île Pelée, et avance sur Cherbourg et sa rade artificielle de 1500 hectares, la plus grande au monde. Je suis maintenant sur un GR® de Pays dénommé "Tour de La Hague". 2 km avant Cherbourg, je retrouve l'EuroVélo n° 4. Pas terrible la banlieue : des voies rapides et donc de la circulation, des entrepôts, la gare maritime. Pause déjeuner sur le port de plaisance, au soleil. Au menu : sandwich, banane, crêpe chocolat. Je passe rapidement les différents ports et laisse de côté la Cité de la Mer, dommage. J'emprunte le bord de mer pour quitter Cherbourg, dénommé "le grand départ". C'est en effet ce passage qu'utilisent tous les bateaux issus des ateliers de la ville. A Querqueville, un vent violent m'empêche d'avancer à mon rythme. Arrivée à 16h30 à Urville avec un grand soleil. 

 

CHAMBRE D’HÔTES L'EMBELLIE, Mme BROCHERIOU Agnès

315 avenue de la Plage, Urville-Nacqueville, 02 33 52 93 62, 06 80 95 21 55, lembellieurvillenacqueville@gmail.com

Très bon accueil d'Agnès et son mari, qui m'ont laissé leur maison pour aller fêter l'anniversaire d'Agnès dans un restaurant. 

Dénivelé + : 2000 m

Dénivelé - : 2000 m

Altitude maxi : 150 m

Distance : 420 km

Jour 5 - De Urville-Nacqueville à Herqueville - 35,5 km, D+ 500 m

Ayant voulu à tout prix suivre le bord de mer, je suis stoppé par des engins de terrassement, et je dois donc faire un détour. 3 gouttes de pluie et puis s'en vont. Je passe devant l'imposant manoir de Dur Écu puis je monte jusqu'au belvédère de Landemer (70 m) qui embrasse un front de mer d'environ 28 km, allant de la Pointe de Jardeheu au Cap Lévi. Je poursuis par les falaises de Gréville et laisse sur la gauche le chemin d'accès de la maison natale de Jean-Francois Millet, enfant du pays. Après une averse de 20 minutes, retour du soleil. Je peux donc revenir à mon passe-temps favori sur ce GR® : prendre des photos. Magnifique sentier du littoral, aménagé avec des bornes numérotées tous les 500 m, en cas de problème. Dans la matinée, message de mon opérateur téléphonique m'invitant à utiliser le réseau des îles anglo- normandes. Je rencontre plus de monde que d'habitude : ça me fait bizarre, moi qui suis quasi toujours seul sur ce sentier du littoral. Après une courte descente, j'arrive au port du Hâble, dépendant de Omonville, surgi de nulle part après toutes ces falaises. Suivent quelques pierriers désagréables avant la Pointe Jardeheu. J'aperçois alors, pour la première fois, l'usine de retraitement de La Hague. Je contourne l'anse St-Martin jusqu'à la Pointe du Nez, accompagné d'un fort vent. J'arrive à Port Racine, "plus petit port de France", où je déjeune, avant de me diriger vers le Cap de La Hague. Après le sémaphore, longue dune de cailloux pour arriver au niveau du phare. Passage dans le hameau de La Roche et direction la baie d'Écalgrain, une des plus belles baies de La Hague, avant de monter, direction le Nez des Voidries et le fameux Nez de Jobourg. À partir de là, j’avance sur des falaises hautes de plus de 150 mètres. Ça monte, ça descend, ça n’en finit pas. Au loin, la centrale de Flamanville. Vu l'heure tardive, dû notamment au dénivelé (500 m), je quitte le GR® pour rejoindre Herqueville. Une sacrée journée, (10 heures de marche), la plus belle de ce GR®, c'est sûr. Il suffit "d'oublier" l'usine de retraitement de déchets radioactifs pour affirmer que la région de La Hague propose des paysages exceptionnels. Le soir, table d'hôtes excellente (je me rappelle encore de la raie) où je fais la connaissance d’un belfortain en formation à La Hague.

 

CHAMBRE D’HÔTES, Mme REGNAULT Sylvie

1 rue de l'église St-Michel, Herqueville, 02 33 41 01 34, 06 11 19 02 15, sylvieregnault@neuf.fr

Accueil chaleureux, prestations au top. Parfait en tous points. Situé hors GR®. 

Au cours du dîner, j'apprends que l'usine de La Hague, le site de Flamanville et les arsenaux de Cherbourg représentent les 3 principaux employeurs de la région, avec plusieurs milliers d'emplois. 

Jour 6 - De Herqueville à Surtainville - 38 km + 6 km en voiture (pluie), D+ 560 m

Au départ, temps gris et température fraîche accompagnés de vent, mais bien couvert, "ça le fait". Après 20 minutes, je retrouve le GR®. Je m'aperçois que la région propose de nombreux sentiers de randonnée autres que le GR®, qui doivent être bien sympathiques. J'atteins les dunes de Vauville, quasiment au niveau de la mer. Dans Vauville et après, le balisage laisse à désirer. Je grimpe maintenant sur les fameuses dunes de Biville, site classé. Pas facile d'avancer sur du sable fin, sous la pluie. Afin de me sécher un peu, je m'abrite dans l'église de Siouville et j'en profite pour déjeuner. Vous n'allez pas me croire : en sortant de l'église, la pluie a cessé et le soleil brille, mais pas pour longtemps (ce n’était donc pas un miracle). Je passe le port de Dielette sous la pluie. Je longe quelques instants la centrale de Flamanville. Je passe à côté de la ville proprement dite et je me retrouve en pleine campagne après être passé sous d'énormes câbles HT. Je reconnais l'entrée principale du site EDF, et ça me rappelle quelques souvenirs professionnels. Je passe le Cap de Flamanville, puis la plage de Sciotot avec de violentes rafales de vent. Après le Cap du Rozel, je téléphone à la chambre d'hôtes et demande à me faire récupérer. La pluie est maintenant incessante. 38 km et 10h de marche tout de même. Les 6 derniers kilomètres se font en voiture. Je partage le dîner avec mes hôtes et leurs amis, dont 2 belfortains. Décidément, 2 soirs de suite ! Ce soir au menu : galettes bretonnes et cidre. 

 

CHAMBRE D’HÔTES LES ORCHIDÉES, Mme DUAULT Geneviève

44 rue du Cululey, Surtainville, 02 33 94 41 87, 06 81 59 74 76, genevieve.bekker@wanadoo.fr

Accueil, prestations et ambiance générale : le must. Et pour pas cher. Le tutoiement de Geneviève met tout le monde à l’aise.

Attention : rarement de la place en semaine, les chambres ou studios étant occupés par du personnel de la centrale de Flamanville. 

Jour 7 - De Surtainville à Port Bail - 25,5 km

Surtainville est une petite bourgade avec quelques commerces et un garage. Petit clin d'œil à Geneviève et Daniel, mes hôtes, que je quitte sous la pluie, qui durera jusqu'à 11h30 par averses intermittentes. Je marche sur le massif dunaire de Hattainville, site naturel d'intérêt européen. Ça fait bizarre de marcher sur de l'herbe genre gazon, sachant qu'il y a du sable en dessous. De la verdure à perte de vue, alors que la mer se trouve à quelques mètres. Le GR® suit un long moment le Chemin de St-Michel et non le sentier du littoral. Je traverse Hattainville, petit village bien calme pour un samedi matin. Les passages entre pâtures sont un peu étroits, jusqu'à ne pas pouvoir passer avec le sac à dos. Je rejoins le sentier du littoral au niveau d'une vieille église en ruine. Je franchis rapidement le Cap de Carteret, passage avec du gaz comme on dit, puisqu'il y a environ 50 m de falaise à pic. Je ne fais pas le malin, surtout sur des dalles bien glissantes. Au loin, j'aperçois la ville de Carteret avec ses bâtiments blancs. J’y arrive par la plage et ses cabines colorées si caractéristiques. Le repas de midi est pris au bord de l'eau, près du port de plaisance. Carteret semble être une petite ville qui mérite le détour. Je contourne le havre et j'arrive à Barneville Plage que je traverse rapidement puisque ce ne sont que des maisons individuelles. Là, un homme me dit bonjour et bon courage avec le sourire. C'est si rare ! Je rejoins à nouveau le sentier du littoral, sur les dunes de St-Georges. Comme je suis sur une très longue ligne droite, j'en profite pour vérifier la météo des 2 prochains jours. Résultat : pluie toute la journée. Gardons le moral ! J'arrive à Port Bail Plage où je vois notamment un char à voile. Ensuite, le port de plaisance et la ville elle-même avec sa robuste église du XIe siècle, où je fais quelques petites courses. Dîner : raviolis bolognaise, tartelettes pomme, chocolat blanc. 

 

CHAMBRE D’HÔTES LA ROQUE DE GOUEY , Mme VASSELIN Bernadette

16 rue Gilles Poërier, Port Bail, 02 33 04 80 27, vasselin.portbail@orange.fr

Accueil peu chaleureux. Je comprends vite qu'avancer le petit-déjeuner d'une heure est un gros effort. En plus, peu de réseau et encore moins de Wi-Fi. La dame me rappellera 2 jours plus tard pour s’excuser de l'accueil.

Pour des images plus grandes, cliquer sur la galerie et utiliser les flèches du clavier :-)

bottom of page