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Le GR® 58 : tour du Queyras
(2018)

Le tour du Queyras (numéroté GR 58) est LE sentier de grande randonnée qui permet de faire le tour du parc naturel régional du Queyras, en passant dans ses différentes vallées et villages. C'est donc l'un des grands circuits itinérants pédestres de référence. Il fait partie des GR les plus fréquentés, avec le GR TMB (tour du Mont Blanc) et le GR 20 (traversée de la Corse). Au programme : marmottes et fleurs à foison, rivières, lacs de montagne et somptueux sommets. 

La région du Queyras est l’une des plus belles des Alpes françaises. En dépit de son altitude élevée, elle a le charme de la montagne pastorale, avec ses forêts de mélèzes, ses eaux abondantes et ses alpages au pied des barres rocheuses. Le patrimoine rénové y est important : oratoires et chapelles, murs et calades, fours à pain, fontaines, et bien sûr les sentiers.

J'ai choisi de faire le GR 58, complété par quelques cols, lacs et sommets proches : Pain de Sucre (3208 m), Pic de Caramantran (3021 m)... fin août, moitié en bivouac, moitié en gîte (nuitée uniquement). Je l'ai réalisé en un peu plus de 7 jours, au lieu de 9 prévus. Il ne s'agit pas de record à battre mais j’étais seul, les journées étaient denses et la météo clémente. Ceci explique cela.

Dénivelé positif : 11100 m, dénivelé négatif : 11100 m

Distance : 170 km, altitude maxi : 3208 m

3 bivouacs, 4 gîtes - Poids perdu : 5 kg

Poids du sac à dos : 8,8 kg et au départ 14 kg avec 7 lyophilisés

Nombre de photos : 650 ramené à 150 après tri

Dénivelé + : 11100 m

Dénivelé - : 11100 m

Altitude maxi : 3208 m

Distance : 170 km

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Le parc naturel régional du Queyras, créé en 1977, est une "vaste nef suspendue" où les hommes ont su implanter des villages plus haut que partout ailleurs dans les Alpes, grâce à un ensoleillement exceptionnel (plus de 300 jours de soleil par an et de nombreux cadrans solaires !). 

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Jour 1

Ceillac - Col des Estronques (2651 m) - Tête de Jacquette (2757 m) - St-Véran - Rocher des Marrous (bivouac à 2500 m)

D+ : 1835 m, D- : 980 m, D : 21 km

Départ de Ceillac à 7h15, direction le col des Estronques et la Tête de Jacquette pour une vue magnifique sur St-Véran. Je passe quelques instants dans ce très joli village constitué de chalets de bois et de pierre aux toits recouverts d’ardoises. Au menu : fontaines, fours à pain, cadrans solaires, chapelles et croix de mission. C’est paraît-il, la plus haute commune habitée d’Europe. Beaucoup plus loin, j’aperçois une ancienne mine de cuivre ainsi qu’une ancienne carrière de marbre. J’arrive ensuite à la chapelle de Clausis, peu remarquable si ce n'est son altitude de 2400 m. Je monte encore 100 m et devant le temps menaçant au-dessus du col de St-Véran, je décide de me poser vers 14h30. Je suis accompagné pour la sieste par les marmottes et les moutons au loin. La fin d’après-midi est un peu agitée sous la tente, à cause d’un gros orage de pluie et même de grêle.

 

Jour 2

Rocher des Marrous - Col de St-Véran (2844 m) - Pic de Caramantran (3025 m) - Col de Chamoussière (2884 m) - Col Vieux (2806 m) - Lac Foréant - Lac Égorgéou - Petit Belvédère du Viso - La Roche Écroulée (bivouac à 1850 m)

D+ : 960 m, D- : 1640 m, D : 21,5 km

La tente trempée et les affaires un peu moites, je repars direction le col de St-Véran avec la goutte au nez et l’onglée. J’y arrive vers 8h et je suis donc à la frontière franco-italienne. Spectacle grandiose avec, par chance, un grand soleil. Plus loin, le pic de Caramantran n’est pas mal non plus. Je laisse sur la droite le col Agnel et m’arrête quelques instants au refuge Agnel pour faire sécher la tente. Mais l’humidité est telle, c’est peine perdue. J'enfile les gants et la veste de pluie, non pas qu’il pleuve mais plutôt comme couche thermique. J’arrive au col Vieux à 11h30, c’est donc trop tard pour monter au Pain de Sucre puisque le brouillard accroche déjà son sommet. En plus, avec un sac de presque 14 kg, ça va pas le faire. Ce sera pour une autre fois. Je m’arrête au lac Égorgéou pour casse-croûter et faire sécher la tente sérieusement. Arrêt à 16h45 après être passé par le Petit Belvédère du Viso. Des randonneurs me font remarquer des traces de sangliers à côté de la tente. Tant pis, je reste là, je suis trop fatigué.

 

Jour 3

La Roche Écroulée - La Monta - Collette de Gilly - Abriès (gîte)

D+ : 925 m, D- : 1190 m, D : 17,5 km

Après un beau bivouac sans encombre, je commence à descendre en suivant un large torrent. Et là, je commence à ressentir une forte douleur à la cheville gauche. De plus, j’ai des soucis avec ma batterie solaire. Ça veut dire, plus de GPS, plus de photos… L’idée me vient d’abandonner. J’envoie d’ailleurs des nouvelles pessimistes à mes proches. La montée difficile sur la crête de Gilly n’arrange pas les choses. Le beau temps et la vue sur le Mont Viso me redonnent le moral. En descendant, j’aperçois Valpréveyre, Le Roux, et j’arrive enfin à Abriès un peu avant 14h30. Je déjeune avant d’aller au gîte. Là, j’ai le temps de faire sécher la tente mouillée par la rosée, et le reste mouillé par la tente. J’emprunte un adaptateur pour recharger mes appareils, ce sera d’ailleurs le cas dans tous les gîtes. Ensuite, il est temps d’aller se désaltérer en ville. J’y croise d’ailleurs les 2 jeunes randonneurs rencontrés à plusieurs reprises dans la journée. Je fais quelques courses. Par hasard, je tombe sur l’apéritif offert aux nouveaux arrivants par l’Office de Tourisme. Vous me connaissez, je ne refuse pas un kir. Du coup, je suis regonflé à bloc et prêt à poursuivre ce trek.

 

Gîte d’étape "Le Villard", 05460 Abriès en Queyras

04 92 46 71 14, 06 09 36 51 10, giteabries.com, villard@abries.com

Bon accueil et serviable.

 

Jour 4

Abriès - Lacs du Malrif (Le Grand Laus, 2580 m) - Pic du Malrif (2906 m) - Les Fonts - Lac des Cordes (bivouac à 2440 m)

D+ : 1810 m, D- : 915 m, D : 18,5 km

Départ d’Abriès à 6h45. J’aperçois en montant la petite ville d’Aiguilles. Direction les lacs du Malrif et notamment le Grand Laus après 3h de montée. Obligation de quitter le GR occupé par tout un troupeau de moutons, et comme le patou vient me dire bonjour, inutile de faire le malin. Je grimpe donc plein nord pour atteindre le Pic du Malrif, où je papote avec un traileur. Longue descente jusqu’aux Fonts. Je profite d’une table du refuge un peu à l’écart pour déjeuner rapidement. Je repars à 13h, refais le plein d’eau et direction le lac des Cordes où je m’installe pour le bivouac. Il est tôt dans l’après-midi, mais le cadre est tellement magnifique ! J’espère simplement que le troupeau de moutons va rester de l’autre côté du lac, sinon je suis mal. Le temps est menaçant puisque l’orage gronde avec des coups de tonnerre. Finalement, ce ne sont que quelques gouttes et puis plus rien. Le plus remarquable en début de soirée, c’est le silence du lieu après que les moutons soient partis, comme une légère impression d’être seul au monde.

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Jour 5

Lac des Cordes - Col des Marsailles (2601 m) - Col de Péas (2629 m) - Château-Queyras - Lac de Roue - Souliers (gîte)

D+ : 1115 m, D- : 1725 m, D : 23 km

Départ de ce splendide bivouac après une nuit tout de même un peu fraîche. Passage au col des Marsailles 20 mn plus tard, avec un superbe soleil. Puis, je contourne une bergerie où les moutons semblent se réveiller avec les aboiements des patous. Au fond du vallon, je suis à nouveau sur le GR 58, après la variante du lac des Cordes. S’ensuit une bonne grimpette jusqu’au col de Péas. Ensuite, à nouveau une variante en passant devant la bergerie de Péas, où je fais un brin de causette avec 3 jeunes avec d’énormes sacs à dos, et descente jusqu’à Château-Queyras où est perché le château médiéval Fort Queyras, construit au Moyen Âge et fortifié par Vauban. Je quitte Château-Queyras après le casse-croûte réparateur, et après avoir trempé les pieds dans l’eau froide de la fontaine du village. Que du bonheur ! Je suis le fameux GR 5 jusqu’au lac de Roue, très beau sentier de pins et de mélèzes. Le lac n’étant pas exceptionnel, je continue par une piste forestière jusqu’à Souliers. J’opte pour la solution du gîte après 8h de marche. C’est marrant, le dortoir me rappelle celui des Montets, sur le tour du Mont Blanc, avec les literies côte à côte. En fin d’après-midi, une petite averse m’oblige à rentrer précipitamment la tente qui sèche dehors.

 

Gîte d’étape-auberge " Le grand Rochebrune", Souliers 05350 Château-Ville-Vieille

04 92 21 86 77, 06 12 90 07 07, gitedesouliers.fr, legrandrochebrune@gitedesouliers.fr

Bon accueil et serviable.

 

Jour 6

Souliers - Lac de Souliers (2492 m) - Casse Déserte (route du col d’Izoard) - Brunissard - Col de Furfande (2500 m) - Col de la Lauze - Bramousse (gîte)

D+ : 1760 m, D- : 2160 m, D : 28,5 km

Départ de Souliers à 6h45, comme tous les matins, après avoir pris le petit-déjeuner sur la terrasse en admirant le lever du jour. 2 heures ½ plus tard, après le joli lac de Souliers, je croise la route du col de l’Izoard au niveau des gorges "La Casse Déserte". Puis je traverse Brunissard rapidement, constitué principalement de chalets individuels, sans grand intérêt. En plus, la route est bien trop fréquentée à mon goût. Le GR quitte le macadam en laissant sur la gauche La Chalp, petite station de ski, et Arvieux, où se trouve la maison du Parc Naturel Régional du Queyras. Les bois et forêts sont bien agréables d’autant plus qu’après je me retrouve dans des pierriers fort pentus. Le parking aménagé du Plan du Vallon me permet de me poser pour le casse-croûte, avant de poursuivre la montée pour le col de Furfande. Je suis ralenti par un troupeau de moutons qui monte également. Les 3 patous me regardent de manière insistante mais sans se manifester. Magnifique vue au col, encore une, et notamment sur le refuge de Furfande, 200 m plus bas. J’apprends qu’il est ravitaillé par hélicoptère. Avant de repartir, je retrouve les 3 jeunes de la veille. Je descends jusqu’à la Combe du Queyras, au niveau des gorges du Guil, la rivière torrentielle qui traverse toute la vallée du Queyras. Entre-temps, je mets la veste de pluie et la housse de sac à dos pour une averse de quelques minutes. Je traverse vite la route pour remonter jusqu’à Bramousse par un sentier pentu, surtout après 10h de marche. Dans la soirée, je fais la connaissance d’un jeune homme sympathique de 17 ans ½, récent recordman du Tour du Queyras en un peu plus de 25 heures. Evidemment, c’est du trail. Sa maman, qui tient le gîte, en est très fière.

 

Gîte d’étape "Le Riou Vert", Bramousse 05350 Château-Ville-Vieille

04 92 46 72 45, riou-vert.com, christian-et-sy.garcin@wanadoo.fr

Bon accueil et serviable.

 

Jour 7

Bramousse - Col de Bramousse - Crête des Chambrettes (2550 m) - Col Fromage - Ceillac - Cascade de la Pisse - Lac Miroir - Lac Ste-Anne (2415 m) - Ceillac (gîte)

D+ : 2075 m, D- : 1870 m, D : 33,5 km

Passage aux chalets de Bramousse tôt le matin, puis au col de Bramousse après 1h ½ d’efforts. Je quitte le GR 58 pour passer par la Crête des Chambrettes, idée relevée sur Internet. J’arrive à hauteur d’un ancien poste d’observation, où je trouve un randonneur en pleine admiration. Nous échangeons quelques mots avant que je fasse une vidéo du panorama à 360°. Je repars jusqu’au col Fromage, puis arrive à Ceillac vers 11h30 sous un grand soleil. Comme j’arrive avec 2 jours d’avance, je change ma réservation au gîte, je profite du Wi-Fi pour gérer mon Blablacar, tout ça devant … une bière. Les petits plaisirs de la vie, vous connaissez ? La reprise est dure. Direction la cascade de la Pisse, le lac Miroir et encore plus haut, le lac Ste-Anne. Le premier n’est pas pour moi exceptionnel, même si je prends le temps d’y déjeuner tout en contemplant la verdure environnante. Par contre la taille et la couleur turquoise du lac Ste-Anne en font un site remarquable au pied de l'un des plus hauts sommets du Queyras. Après une très longue descente, par Chaurionde et le bois de Jalavez, retour à Ceillac après 11h ¼ de marche. J’y retrouve un couple rencontré 2 jours auparavant à Souliers. Et à nouveau … une bière, toujours aussi méritée.

 

Gîte-auberge "Les Baladins", Rue du Claus 05600 Ceillac

04 92 45 00 23, lesbaladins.com, info@lesbaladins.com

Sourire coincé, impersonnel.

 

Jour 8

Ascension du Pain de Sucre (3208 m) depuis le parking sous le col Agnel.

D+ : 610 m, D- : 610 m

Avant de rentrer à la maison, je reprends la voiture et traverse tout le Queyras tôt le matin jusqu’au col Agnel, à la frontière italienne, pour faire l'ascension du Pain de Sucre, le sommet initialement prévu le 2e jour. Je suis rapidement au col Vieux, puis 1h de pente raide demandant un peu d’attention. Par moment, il faut "mettre les mains". L’arête finale est étroite et aérienne. Le  sommet domine toute la région avec vue imprenable sur le Viso et le Pic d’Asti, le Pic de Foréant et le Grand Queyras, le lac Foréant en contrebas, et les arêtes de la Taillante. La descente n’est pas facile non plus. Retour au parking à 10h et fin de l’aventure dans le Queyras, une des plus belles microrégions de France.

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Commentaire de Chval Madeau (Facebook), le 21/08/2018

Juste superbe et belles photos.

Commentaire de Dominique G. (Facebook), le 23/08/2018

Bravo !

Commentaire de Eric V. (Facebook), le 23/08/2018

Aha, tu es comme moi, tu ne sais pas t'arrêter :-)

Commentaire de Dillot Dago (Facebook), le 25/08/2018

Super, merci pour ce partage .

Commentaire de Marie V., le 28/08/2018

Encore un  trek grandiose et un reportage époustouflant... Bravo ! Battre des mains et des pieds est à peine suffisant pour montrer mon admiration. Merci de faire partager ces moments magiques... 

Commentaire de Madeleine C., le 29/08/2018

Des paysages à couper le souffle ! Comment faites-vous pour vous rappeler des endroits (le nom également) ? C'est au milieu de nulle part. Faut pas avoir un souci de chute ou autre  problème ! Oui faut être randonneur fou et confirmé pour faire ce genre de rando. Mais ça doit être tellement bien. Chapeau bas . Vous pouvez faire l'Himalaya.

Commentaire de Nathalie L., le 29/08/2018

Magnifique comme d'hab, mais à ce rythme il ne va bientôt plus rester de chemins que tu n'auras pas fait.

Commentaire de Dominique G. (Facebook), le 29/08/2018

Superbes photos et beau reportage ! Il est phénoménal ce randonneur fou !!! BRAVO.

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