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Le GR® 738 : Haute Traversée de Belledonne (2019)

Longue de près de 80 km, la chaîne de Belledonne s’étend du département de la Savoie à celui de l’Isère. Cette chaîne est structurée autour d’une ligne de crête centrale oscillant entre 2500 et 2977 m d’altitude du nord au sud avec, comme point culminant, le Grand Pic de Belledonne. Elle est limitrophe de la Chartreuse à l’ouest, de la Maurienne au nord-est et de l’Oisans au sud-est, et se situe à l’est de la ville de Grenoble.

La traversée intégrale d’une chaîne de montagne ! Peut-on rêver mieux pour un randonneur en quête d’itinérance ? La Haute Traversée de Belledonne, ou sentiers des bergers, est considérée difficile. Elle est comparée au GR® 20 de Corse. Donc traversée exigeante mais inoubliable : lacs, pics, alpages et forêts d’altitude au programme.

Le GR® 738, un chiffre qui en dit long sur le lien entre la Savoie et l’Isère (73 et 38), représente 130 km et plus de 10000 m de dénivelé positif cumulé. J’ai choisi de le réaliser sens nord-sud, en 9 étapes au lieu de 11, correspondant à mon niveau de randonneur expérimenté. Normalement, il y a encore beaucoup de neige dans Belledonne début juillet mais l’épisode caniculaire de fin juin m’a bien rendu service.

Dénivelé + : 10150 m

Dénivelé - : 10220 m

Le GR 738 : Haute Traversée de Belledonne

Altitude maxi : 2556 m

Distance : 132 km

Jour 1 - "Sentiers du fer" 

Aiguebelle - Le Pontet (Les Granges)

15,6 km   5h15   D+ 1150 m   D- 589 m   Max 1407 m

Départ de Grenoble à 6h pour rejoindre Aiguebelle (Savoie), début du GR®, en bus puis en train. Étant sorti de la gare du mauvais côté, je décide de prendre le petit déjeuner à Randens, de l'autre côté de l'Arc. À 9h, j'ai la casquette sur la tête et les bâtons dans les mains, fin prêt cette aventure. Je franchis le pont sur l'A 43 et commence à monter. Je passe Montgilbert et ses points de vue remarquables sur la vallée de l'Arc. Le parcours se poursuit sur les crêtes du Suet, dans les bois. Et heureusement, vu le soleil et les températures déjà élevées. Je passe devant le fort de Montgilbert, maintenant en ruine. Pour le déjeuner, je m'arrête à la batterie de Roche Brune, devenu un refuge, propre et équipé de manière rudimentaire. De là, beaux panoramas sur les vallées et les sommets qui les surplombent. J'arrive à la tourbière de Montendry-Montgilbert où je salue un couple de randonneurs étrangers (seule rencontre de la journée). Par un joli chemin bordé d'épicéas, je descends rapidement jusqu'au hameau des Granges. Beaucoup de transpiration pour cette première étape. 

 

Hébergement : gîte communal, hameau des Granges 73110 Le Pontet

06 31 29 56 92, 04 79 65 01 00, contactlocationpontet73@gmail.com

Très bon accueil de Lolita, gîte fonctionnel, pas de repas. 

Jour 2 - "Histoire de fromages" 

Le Pontet - Refuge de la Perrière

16,0 km   7h00   D+ 1620 m   D- 661 m   Max 1984 m (col de la Perche)

Départ de bonne heure pour éviter la canicule et les orages annoncés. Direction le col de Champet dont la montée se fait intégralement en forêt. Je coupe plusieurs fois la route forestière. Juste avant le col, j'aperçois le mont Granier (massif de la Chartreuse), la combe de Savoie et les principaux sommets du massif des Bauges. C'est ensuite le sommet du Grand Chat (1992 m). Vue à 360° sur les massifs de la Chartreuse, des Bauges, la chaîne de la Lauzière, le sommet du Mont Blanc et les premiers hauts sommets de Belledonne. Après le col d'Arbarétan, c'est le col de la Perche (1984 m). Je m'arrête pour déjeuner aux sources rafraîchissantes du Gargoton. Après encore quelques efforts, j'arrive au col de la Perrière (1979 m). J'arrive rapidement au refuge du même nom vers 13h, où je fais la connaissance d'un randonneur sympathique qui me propose de partager son repas. Encore une belle journée ensoleillée. Le soir, je sympathise avec des savoyards autour de quelques bouteilles de rosé. Plus tard, un violent orage s'abat sur la Chartreuse.

Belledonne possède des refuges gardés, mais aussi des cabanes non gardées. Cela ne signifie pas qu’elles sont laissées à l’abandon. Ces lieux sont entretenus, rendus plus confortables, "bichonnés" par les passionnés de l’association "Tous à Poêle".

 

Hébergement : refuge de la Perrière (1832 m)

04 79 25 51 24 (mairie d'Arvillard)

Refuge non gardé rénové il y a un an, pas de réservation, pas de repas, pas de douche, eau à proximité. 

Jour 3 - "Au-delà de la Savoie" 

Refuge de la Perrière - Refuge de la Pierre du Carre (ou du Carré, comme on veut) 

12,4 km   8h00   D+ 1213 m   D- 1313 m   Max 2276 m (col d'Arpingon)

Aujourd'hui grasse matinée, départ 7h, direction le col d'Arpingon après une bonne montée et quelques passages délicats. De là, un spectacle à couper le souffle, jusqu'au Mont Blanc. Plus loin, je jette un œil curieux à l'intérieur du petit refuge des Férices situé dans une combe magnifique. Je commence ensuite la longue descente qui m'amène jusqu'au chalet de Pré Nouveau. Je traverse le Bens sur une passerelle toute neuve remise en place la veille. La précédente avait été emportée par une avalanche. Je suis maintenant en Isère. Je monte en forêt dans une végétation luxuriante jusqu'au refuge de Claran (1808 m) où je déjeune. Mince filet d'eau à travers un tuyau qui traîne par terre. J'arrive au col du même nom et je poursuis en descendant jusqu'au refuge de la Pierre du Carre. La durée de l’étape prévue par le topoguide est largement dépassée, peut-être la faute au rosé de la veille :-). Je passe la soirée seul avec Guylain le gardien, Patricia étant partie jusqu'au lendemain pour le ravitaillement. Nous dînons dehors et profitons de la présence d'un chamois un peu plus haut. Petite averse en allant se coucher. 

 

Hébergement : refuge de la Pierre du Carre (1761 m) 

06 83 14 47 84, 04 76 97 50 24

Très bon accueil de Patricia et Guylain, refuge fonctionnel avec literie neuve. Repas à partir de produits locaux. Pas de douche, savon proscrit (présence d'ânes). 

Jour 4 - "A travers les clairières" 

Refuge de la Pierre du Carre - Refuge de l’Oule

16,1 km   7h15   D+ 1283 m   D- 1196 m   Max 1840 m (refuge de l’Oule)

Je quitte le refuge à 7h, comme d'habitude, pour une étape en mouvement pendulaire (500 m de descente puis de montée et 700 m de descente puis de montée). Après le Praillet, j'atteins le refuge de l’Aup Bernard en fin de matinée. Lieu propre et accueillant avec point d'eau à proximité. Ensuite, c'est le hameau de Cohart. Au poteau du "Journal", je rencontre un patou menaçant. Dernière montée, de Combe Grasse à l'Oule, puis jusqu'au refuge du même nom, perché à 1840 m. Aujourd'hui, aucune rencontre, contrairement au week-end dernier. Très belle étape variée avec beaucoup de passages boisés, quelques pierriers, une longue piste forestière... et de splendides paysages. Belle soirée ensoleillée, seul avec Camille... et les chamois. Son mari Christian est dans la vallée avec le troupeau de brebis. Petit souci au niveau du matériel : la crème solaire a coulé dans le sac à dos. Me voilà donc de nettoyage. 

 

Hébergement : refuge de l’Oule (1840 m)

Pinsot 38580 Le Haut-Bréda, 06 07 96 59 76, contact@refugedeloule.com

Très bon accueil de Camille, refuge rénové (toilettes carrelées) et agrandi récemment. Pas de douche.

Jour 5 - "Entre forêt et alpage" 

Refuge de l’Oule - Gîte de La Martinette

12,1 km   6h15   D+ 692 m   D- 1448 m   Max 1990 m (Montagne de Tigneux)

Je comptais commencer la journée de bonne heure, mais la pluie s'est mise à tomber lors du réveil. Je pars enfin à 8h, les oiseaux recommencent à chanter après l'averse. Je descends du refuge jusqu'à l'Oule, puis monte jusqu'à la crête par un sentier pierreux. Depuis la Pierre du Pin (1904 m), j'aperçois le magnifique lac du Léat en contrebas. Depuis la croix du Léat, spectacle grandiose sur les massifs de la Chartreuse et des Bauges. Je passe cette fois devant le lac et le chalet du Léat, où j'entends à l'étage une petite voix enfantine. Je monte à nouveau et surplombe un troupeau de moutons et les patous qui vont avec. Aucune crainte, ils sont loin. Ensuite, ce sont beaucoup de pierriers, et descente jusqu'au chalet de La Fouetterie. Beau panorama sur la station des Sept Laux. Je continue la descente de 1000 m de dénivelé, en sous-bois, jusqu'au pont de la Valloire. Puis c'est l'arrivée à la Martinette. L’une des étapes les plus difficiles de la traversée, mais l’une des plus belles. Les paysages sont grandioses et spectaculaires. A partir du lac du Léat, la végétation se compose de myrtilles, de rhododendrons et de genévriers. Ce soir, c'est pluie et orage. Nous sommes 5 dans le dortoir (des savoyards), ça change. 

 

Hébergement : gîte de la Martinette (1064 m)

Hameau de la Martinette 38580 La Ferrière, 04 76 45 08 17, la.martinette@wanadoo.fr

Très bon accueil de Céline (amoureuse du Népal), bière locale

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