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Le GR® 738 : Haute Traversée de Belledonne (2019)

Suite

Jour 6 - "Ruée vers la houille blanche + vallées suspendues" 

Gîte de La Martinette - Habert d'Aiguebelle 

16,9 km   9h45   D+ 1701 m   D- 1042 m   Max 2556 m (col de la Vache)

Vu la difficulté aujourd'hui, je pars tôt de La Martinette et je fais un premier arrêt à la cascade du Pissou. Je commence à monter direction le refuge des Sept Laux par des bois et des pierriers. Après avoir rencontré quelques campeurs, j'arrive au lac Noir (1090 m), puis le barrage hydroélectrique et enfin le refuge (2135 m). Je fais la connaissance d'Hervé et sa maman en buvant un petit café. Je ne m'éternise pas et repars direction le col des Sept Laux en longeant plusieurs lacs jusqu'à la bergerie du Cos. Et là, commence la difficulté de la journée : le passage du col de la Vache (2556 m). Côté montée, ça va encore malgré plusieurs névés. Au sommet, panorama sur les Grandes Rousses, le Vercors, Grenoble, le Taillefer... Mais côté descente, je dois mettre les crampons, vu l'enneigement et surtout la pente. Je serre les fesses, ça passe sans casse. Je croise quelques bouquetins, magnifique ! Je descends longuement jusqu'au lac de la Coche, puis le pas de la Coche. Auparavant, je croise des jeunes dont 1 en tongs. Absolument irresponsable ! Le habert d'Aiguebelle se trouve plus bas, hors GR®, à une grosse demi-heure, face aux sommets de la Chartreuse, Chamechaude et la Dent de Crolles. 

Le secteur est un des hauts lieux de la "houille blanche", nom donné à la force motrice de l’eau utilisée à des fins de production d’électricité, grâce aux travaux d’Aristide Bergès en 1878 dans Belledonne. Barrages et conduites forcées font ici partie du paysage depuis des décennies. 

 

Hébergement : habert d'Aiguebelle (1735 m)

38190 Laval, 09 88 19 02 03, 06 80 07 12 28

Très bon accueil de Fanny, refuge tout neuf, construit sur l'emplacement d'une ancienne bergerie. Bière locale. Attention : hors GR®. 

Jour 7 - "Voyage dans le temps" 

Habert d'Aiguebelle - Refuge Jean Collet

8,9 km   6h00   D+ 978 m   D- 793 m   Max 2480 m (brèche de Roche Fendue)

Comme d'habitude, pour éviter les grosses chaleurs et les éventuels orages, je pars de bonne heure. Je remonte tout d'abord au pas de la Coche et reprends des photos du lac du même nom. Quelques campeurs se sont posés là pour la nuit. Direction la brèche de Roche Fendue (2480 m), principale difficulté de la journée, retrouvant le versant Oisans, et en passant par de nombreux pierriers. J'en profite pour admirer le Grand Pic de Belledonne. Quelques névés m'obligent à mettre les pieds dans la neige. Je prends quelques minutes pour admirer un chamois qui semble poser pour la photo. C'est ensuite le col de la Mine de Fer (2404 m), avec encore des chamois, et la descente jusqu'au refuge Jean Collet, perché sur un éperon rocheux, avec une vue exceptionnelle sur Grenoble, la vallée du Grésivaudan et le massif de la Chartreuse. Je fais la connaissance de Jean-Pierre, de Montpellier, un randonneur bien sympathique. 

 

Hébergement : refuge Jean Collet (1960 m)

38190 Sainte-Agnès, 04 76 08 39 23, jeancollet.belledonne@gmail.com

Très bon accueil de Chantal, tarif préférentiel pour les membres de la FFRP, pas de douche. 

Jour 8 - "Cols et vallons secrets + d’un monde à l'autre" 

Refuge Jean Collet - Chamrousse (Le Recoin)

16,4 km   7h45   D+ 1297 m   D- 1608 m   Max 2362 m (col sans nom)

Nous prenons le petit-déjeuner à 6h avec Jean-Pierre et un jeune trailer qui vient s'entraîner pour l'Échappée Belle de fin août. Je descends jusqu'à la passerelle et l'habert du Mousset. Ensuite, ce sont des pierriers pour aller jusqu'au col de la Sitre (2120 m), une des difficultés de la journée. J'entends des éboulis, signe de la présence de chamois ou bouquetins. Egalement, beaucoup de marmottes, reconnaissables à leurs sifflements. Je passe à nouveau un col, sans nom (2362 m), et j'arrive par une descente raide jusqu'au magnifique lac du Crozet. J'arrive rapidement au col de la Pra (2186 m) et au refuge du même nom. Je prends le temps d'apprécier un petit café mais je ne m'arrête pas plus, car aujourd'hui je "double". Du refuge de la Pra, je descends à travers les pâturages ponctués de mares, de cours d’eau et de nombreux lacs aux eaux cristallines et dénommés Claret, Longet, Léama et Robert. Je m'avance ensuite sous un téléski. Je passe facilement le 4ème et dernier col de la journée, celui de l'Aiguille (1819 m), avec une vue imprenable sur le Vercors et ses sommets, et j'arrive enfin à Chamrousse, au pied des pistes, direction l'auberge de jeunesse où j'ai réservé. Je suis seul comme client car la saison d’été commence ce weekend. J’ai bien apprécié la petite liqueur locale :-).

 

Hébergement : auberge de jeunesse HI

20 rue des Alisiers 38410 Chamrousse, 04 76 89 91 31, 06 59 30 65 94, chamrousse@fuaj.org

Très bon accueil de Florent, un fin connaisseur de la station de Chamrousse.

Jour 9 - "Descente boisée" 

Chamrousse (Le Recoin) - Vizille

17,0 km   3h20  D+ 220 m   D- 1573 m   Max 1677 m

Dernière étape principalement forestière... et un peu "speed" pour pouvoir prendre un bus à Vizille et rejoindre Grenoble. Passage au lac Luitel, réserve naturelle nationale. Puis ce sont les hameaux de Mont Sec et Mont Jean, bien tranquilles et authentiques. Descente soutenue jusqu’à Vizille où j'arrive derrière le château et son domaine. Même pas le temps pour une visite au musée de la Révolution, dommage. Lors de la montée dans le bus, j’entends quelqu’un m’appeler. C’est Jean-Pierre, le montpelliérain, qui termine, lui, ses 4 étapes. Nous nous quittons à la gare de Grenoble.

Conclusions : cette traversée du massif de Belledonne fut une réussite, non seulement au niveau sportif, mais également au niveau humain. De belles étapes, avec un dénivelé important, et des panoramas inoubliables. Des responsables de gîtes, des gardiennes et des gardiens de refuges charmants, accueillants, et vantant la beauté de leur massif.

Bien que d'altitude moyenne (aucun sommet ne dépasse les 3000 mètres), peu de routes franchissent ce massif, profondément entaillé par de nombreuses combes, des pierriers, des pics acérés et des lacs. Le côté "sauvage" m’a impressionné au fil des kilomètres. J’ai pu grandement l’apprécier grâce aux conditions climatiques de ces 9 journées ensoleillées. J’ai pu éviter les averses et les orages annoncés.

Labellisé GR® depuis 2 ans, ce sentier a fait l’objet d’un gros travail de balisage par toute une équipe de bénévoles qu’il faut remercier. J’ai cependant hésité à plusieurs reprises : symboles GR® manquants, panonceaux par terre, poteaux carrément déplacés. Une petite "révision" s’avère donc nécessaire.

Je m’en suis toujours sorti en utilisant le topoguide de la FFRP. A propos de celui-ci, les temps mentionnés mériteraient d’être revus. J’ai constaté de gros écarts, en plus ou en moins selon les étapes. Mais il est vraiment nécessaire, car rempli d’informations utiles et enrichissantes. Tout comme le site Espace Belledonne et les pages dédiées au GR® 738.

Commentaire de Marie V. (Facebook), le 12/07/2019

Bravo, tu es un champion... Non, MON champion.

Commentaire de Isabelle D. (Facebook), le 12/07/2019

Vieux fou 🤪. Tu vas bientôt pouvoir sponsoriser les semelles de tes chaussures !

Commentaire de Dominique G. (Facebook), le 12/07/2019

Pari gagné. Bravo Bruno !

Commentaire de Marie V., le 15/07/2019

Très beau trek, très beau récit, photos magnifiques. Je ne peux qu'applaudir des deux mains pour te féliciter de ce nouvel exploit.

Commentaire de Guylain (refuge de la Pierre du Carre), le 16/07/2019

Merci pour le lien. Au plaisir de vous retrouver sur les sentiers de Belledonne.

Commentaire de Pauline M. (refuge Jean Collet), le 16/07/2019

J’ai beaucoup apprécié de lire ce récit avec de belles photos. Ça donne envie d’aller faire l’intégralité du GR®. Cette année, il y avait plus de neige que d’habitude car il y a eu un printemps froid et la neige a eu du mal à se retirer. Le col sans nom que tu précises entre le refuge Jean Collet et le refuge de la Pra est certainement le col du Loup et tout de suite tu descends sur le lac du Crozet. Au plaisir de lire un de tes récits. Et bon vent à toi.

Commentaire de Françoise V., le 16/07/2019

Encore bravo ! Quelle forme ! Et prêt pour le suivant !

Commentaire de Jacky P., le 18/07/2019

Fier d'être ton pote... Égal à toi même : perfectionniste. Un mot qui résume tout : MAGNIFIQUE.

Commentaire de Dominique G. (Facebook), le 18/07/2019

On s'y croirait et même pas fatiguée !!!

Commentaire de Françoise V., le 18/07/2019

Absolument superbe ! Que n'ai-je quelques dizaines d'années en moins pour être la-haut et pas au fond de la cuvette grenobloise !

Commentaire de Sophie G. (Facebook), le 19/07/2019

Magnifique Bruno !

Commentaire de Michel S. (Facebook), le 20/07/2019

Bravo Bruno, superbe !

Commentaire de Céline (La Martinette), le 21/07/2019

Merci pour le lien; c'est très chouette (pas encore eu le temps de tout voir mais c'est bien sympa de survoler Belledonne ainsi !)

Commentaire de Michel F., le 30/07/2019

Je n'ai pas fait la traversée intégrale, j'ai démarré au Pontet et fini au gîte de la Prat; j'ai trouvé la première partie quelconque, rien a voir avec le GR® 20 et surtout un balisage déplorable sur la partie Savoie; la deuxième partie, pas mal ambiance montagne comme j'aime.

Commentaire de Jean-Pierre C., le 07/08/2019

Super reportage sur le GR® 738 Belledonne. Content aussi de notre rencontre à Jean Collet et dans le bus vers la gare de Grenoble. Sportivement.

Commentaire de Germain V., le 12/09/2019 (Fédération Française de la Randonnée Pédestre)

Je vous remercie pour votre retour sur le GR®738. Vous faites une remarque sur les temps indiqués sur le topoguide, pourriez-vous me préciser sur quels tronçons vous avez trouvé des écarts importants ? Merci pour votre récit.

Comme vous avez tout lu jusqu'à la fin, je vous offre quelques minutes de détente : la vidéo des meilleurs moments de ce GR® 738.

Pour des images plus grandes, cliquer sur la galerie et utiliser les flèches du clavier :-)

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