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Le GR 367 : sentier cathare (2015)

Aux premiers siècles de notre ère, le dogme chrétien s'élabore peu à peu. Ceux qui s'en écartent, les hérétiques, sont exclus de l'Eglise, voire combattus par les pouvoirs temporels. Au XIIe siècle, aux quatre coins de l'Europe, un christianisme dualiste, le catharisme, interpelle nombre de croyants soucieux de mieux observer les préceptes évangéliques. Son implantation en Occitanie inquiète les pouvoirs ecclésiastiques. En 1208, le pape Innocent III lance un appel à la croisade contre ces albigeois (nom donné au Moyen Age aux cathares du sud de la France). Pendant plus d'un siècle, tragédies et malheurs vont s'abattre sur un Languedoc qui sera réuni au royaume de France en 1271, d'où l'hérésie cathare apparaîtra totalement extirpée en 1321.

Le GR 367 : sentier cathare

C'est de Port-la-Nouvelle, dans l'Aude, à Foix en Ariège, en passant par Montségur, que serpente le "sentier cathare". L'itinéraire proposé s'attache à passer par les châteaux qui montaient la garde sur la frontière franco-aragonaise.  Les événements politiques et militaires ont fait que ces forteresses abusivement qualifiées de "châteaux cathares" se sont trouvées parmi les possessions les plus méridionales du roi de France à partir du XIIIe siècle. L'itinéraire du "sentier cathare" n'emprunte pas toujours les parcours liés à ces circonstances et il n'a jamais existé historiquement un sentier de ce nom. Le tracé proposé permet simplement la découverte du patrimoine local et de panoramas exceptionnels, mais aussi l'évocation d'une page d'histoire médiévale méridionale. 

La variante sud, que nous avons privilégiée, est longue de plus de 250 km, réalisée en 12 étapes. Je dis nous car je suis accompagné d'André, un randonneur expérimenté de Franche-Comté.

Quelques renseignements issus du site officiel du GR 367 (le sentier cathare est depuis peu labellisé "Grande Randonnée") :

 

Côté nature

En partant du littoral, le Parc Naturel Régional de la Narbonnaise permet de découvrir un écosystème unique marqué par le système lagunaire et les premiers escarpements des Corbières maritimes.

Etape migratoire incontournable, les étangs du littoral audois sont une véritable réserve ornithologique.

Après avoir gravi la première ligne de crête, le massif des Corbières s'offre aux randonneurs. Alternant garrigues et vignobles, gorges rafraîchissantes et monts balayés par les vents, les Corbières abritent avant tout les "citadelles du vertige", vaisseaux millénaires accrochés aux falaises qui servent également de refuge à l'aigle royal ou au vautour percnoptère.

Passée la plaine des Fenouillèdes et les gorges de l'Aude, les Pyrénées s'élèvent, la forêt devient majestueuse et abrite, outre le grand gibier traditionnel (sanglier, cerf, chevreuil, isard), une faune sauvage protégée (desman des Pyrénées, loutre, ours).

Le climat, déjà influencé par les entrées océaniques permet également d'observer une grande richesse floristique, notamment en matière d'orchidées.

 

Côté culture

Durban : dominant le village au confluent de la vallée de la Berre et du Barrou, le château seigneurial du Xe siècle de Durban-Corbières est aujourd’hui en ruines.

Aguilar : l’un des "5 fils de Carcassonne" avec Quéribus, Puilaurens, Peyrepertuse et Termes. Il servait à surveiller la frontière avec l’Aragon et veille désormais sur le prestigieux vignoble du haut Fitou.

Padern : le château appartenait à l’abbaye de Lagrasse. Malheureusement il ne reste plus rien de l’édifice médiéval qui fut réaménagé au XVIIe siècle.

Quéribus : pour qui vient du littoral, il marque, du haut de son impressionnant piton rocheux, l’entrée en Pays Cathare. Célèbre également pour sa proximité avec le village de Cucugnan, où le théâtre Achille Mir fait revivre le fameux sermon du curé.

Peyrepertuse : le joyau de l’architecture médiévale du Moyen Age. Remarquable de part son mimétisme avec la montagne et son gigantisme. Il égale en superficie la cité de Carcassonne.

Puilaurens : le site stratégique et défensif le plus complet du Pays Cathare. Il fut durant cinq siècles la forteresse la plus méridionale de France.

Puivert : son imposant donjon culminant à 32 mètres est visible dans toute la région. Il s’agit du château le mieux conservé du secteur. Le village de Puivert abrite également l’Instrumentarium, un musée dédié à la musique médiévale.

Montségur : perché à 1200 m d’altitude, le château est tristement célèbre puisque c’est ici que plus de 200 Parfaits trouvèrent la mort dans un épouvantable brasier.

Roquefixade : vaste forteresse d’où l’on bénéficie d’un panorama à 360° sur la chaîne des Pyrénées, le Pays d’Olmes, Montségur.

Foix : il s’agit d’un ensemble remarquablement restauré qui domine la ville de Foix. A noter que cette forteresse du Moyen Age n’a jamais été prise. Le château aux trois tours, après avoir fait office de prison, abrite désormais un magnifique musée.

Côté plaisirs

Les vins : CorbièresFitouLimoux...

La gastronomie : poissons et fruits de mer, gibier, au fromage de chèvre ou de brebis, à l’olive, à l'amande, bœuf et veau du Pays Cathare, charcuterie, fromage et pommes de terre du Pays de Sault...

Dénivelé + : 9300 m

Dénivelé - : 8900 m

Altitude maxi : 1380 m

Distance : 250 km

Arrivée à Port-la-Nouvelle, jeune commune créée en 1844, avec un petit port de commerce et de plaisance. Détour par l'île Ste-Lucie (réserve naturelle régionale) pour une mise en jambes de 12 km.

 - Hôtel-restaurant du Port, 44 quai du Port à Port-la-Nouvelle, 0468486559, 0674570560, hotelduportpln@gmail.com

Accueil souriant, linge fourni, petit déjeuner à volonté. 

 - Pizzeria Venezia, 69 rue de la Mairie à Port-la-Nouvelle, 0468461126

Bon accueil, pizzas excellentes, rosé frais.

 

Jour 1 : Port-la-Nouvelle - Durban-Corbières, 28 km, D+ 560 m, D- 460 m

En route pour les "chemins de l’histoire" dans le massif des Corbières, entre vignobles et garrigues. Départ 8h : nous quittons la gentillesse et les sourires rencontrés à Port-la-Nouvelle et notamment à l'Hôtel-Restaurant du Port. Après quelques kilomètres, nous remarquons avec plaisir le très bon balisage (récent) du GR. Mais également le nombre impressionnant d'éoliennes installées et en activité (c'est toujours du nucléaire en moins !). Long passage goudronné avant de traverser Roquefort-des-Corbières où nous ravitaillons en eau (traitée et pas bonne). Traversée des Corbières sous un soleil de plomb, heureusement qu'il y a un peu de vent. Arrivée à Durban-Corbières à 16h, petite bourgade comprenant les restes d'un château du XIe siècle. Au menu de cette fin d'après-midi, bières, lessive, mise à jour du blog... Et ce sera un rituel pendant 12 jours.

 - Chambres d'hôtes M. Galopin à Durban-Corbières, 0684234352

Belles chambres, linge fourni.

 - Chez Prano, bar-brasserie, 39 avenue des Corbières à Durban-Corbières, 0468334968, alexispranovi@gmail.com 

Super accueil, ambiance assurée en fin de semaine.

 

Jour 2 : Durban-Corbières - Tuchan, 30 km, D+ 1040 m, D- 820 m

Journée placée sous la protection de Bacchus, à travers de nombreux vignobles dont sont issus les savoureux Corbières et Fitou. Passage à la vierge Ste-Raphine (376 m). Traversée rapide du village typique de Embres-et-Castelmaure (sans voir la cave et son architecture récompensée). Descente dans la forêt des Corbières orientales. Petite grimpette au château d'Aguilar (296 m). Arrivée au gîte St-Roch (perché dans la montagne) après avoir traversé Tuchan, haut lieu des vins de Hautes Corbières, et fait quelques courses. Le tout sous une pluie quasiment incessante.

Gîte d'étape "Saint-Roch", planal de Saint Roch à Tuchan, 0468454791, 0637686266, gitesaintroch@orange.fr (Accueil Paysan)

Accueil cordial, repas excellent.

 

Jour 3 : Tuchan - Duilhac-sous-Peyrepertuse, 26 km, D+ 810 m, D- 770 m

Départ du gîte St-Roch et descente sur Tuchan. Passage par les gorges du Verdouble avant d'arriver à Padern. Bien sûr, montée au château (ruines). Visite incontournable du château de Quéribus (Xe siècle, 728 m d'altitude) : spectacle à couper le souffle, mais attention au vent ! Descente vers le joli village de Cucugnan (son curé n'était pas là :-). Visite de l'église St-Julien et coup d’œil sur le moulin seigneurial. Encore quelques kilomètres pour arriver jusqu'à Duilhac-sous-Peyrepertuse et son centre ancien médiéval. Hébergement au gîte communal, dans le bâtiment de la mairie. Météo : quelques gouttes et beaucoup de vent (rafales 70 km/h).

 - Gîte d'étape communal, 3 rue de la Garrigue à Duilhac-sous-Peyrepertuse, 0468450174, 0674049376, gite.duilhac@wanadoo.fr

Pas cher mais aucun repas.

 - Auberge du Moulin (ancien moulin à huile), 9 rue de la Fontaine à Duilhac-sous-Peyrepertuse, 0468489534, c.daubrege@orange.fr

Accueil chaleureux, copieux et bon.

 

Jour 4 : Duilhac-sous-Peyrepertuse - Prugnanes, 25 km, D+ 1250 m, D- 1270 m

Ce matin, premières rougeurs et premières démangeaisons. Je soupçonne des petites bêtes bien connues sur les sentiers.

Passage à l'épicerie communale pour les petits pains et croissants. Attention, pas de petit déjeuner à Duilhac (sauf pour les groupes). Montée jusqu'au château de Peyrepertuse, situé sur une crête calcaire à près de 800 m d'altitude. Visite et point de vue remarquables. Passage au Pla de Brézou et continuation par le GR nord avec une difficulté à 929 m d'altitude (les mains sont utiles !). Cause travaux et fermeture de la route des Gorges, descente sur la D7 avant le col des Sous. Visite des Gorges de Galamus (site naturel classé) et de l'Ermitage St-Antoine. Magnifique et impressionnant. Les eaux de l'Agly ont creusé ces parois calcaires sur plus de 500 m de profondeur pour rejoindre la Méditerranée. Des ermites sont venus s'isoler dans les grottes naturelles des Gorges. Pour terminer, long sentier pour arriver à Prugnanes, charmant petit village.

Gîte d'étape "Benjamin", 4 rue de Palmières à Prugnanes, 0982123586, 0680412753, contact@gite-prugnanes.fr

Merci à Philippe pour sa cuisine excellente et ses conseils de randonneur.

 

Jour 5 : Prugnanes - Aigues-Bonnes, 27 km, D+ 1170 m, D- 870 m

Quelques photos de Prugnanes avant de quitter le village et attaquer la montée du Roc Paradet (900 m), nouveau tracé du sentier cathare sud. Un vent violent nous empêche d'y rester. Passage par des bergeries en ruine, puis longue descente plein sud jusqu'à Caudiès-de-Fenouillèdes. Pas de café ouvert, donc traversée rapide. Puis direction Notre-Dame de Laval (ermitage du XVe siècle) et les gorges de St-Jaume par un joli sentier aménagé. Au loin, quelques ruines : le château St-Pierre et le castel Sabarda. Arrivée au gîte d'Aigues-Bonnes par le sentier surplombant le GR (conseil du matin de Philippe). Joli et un peu plus long. Étape ensoleillée, ventée et longue.

Gîte d'étape d'Aygues-Bonnes, Colette et Christian, 0468205190, colette.chazalet@wanadoo.fr

Accueil chaleureux, très bonne table (Accueil Paysan). 

 

Jour 6 : Aigues-Bonnes - Quirbajou, 27 km, D+ 1220 m, D- 1030 m

Nous quittons avec regret Colette et Christian et leur charmant gîte pour rejoindre Puilaurens et son château haut perché qui servit de refuge aux Cathares en fuite. Nous arrivons à Axat où nous faisons quelques courses (sandwichs, saucissons, fruits...) et une pause boisson. Nous remontons la vallée de Rebenty en passant par Cailla et ses maisons typiques, Marsa et son église (clocher baroque classé). Arrivée à Quirbajou à "La Maison Jaune" après une bonne grimpette. Comme hier, journée ensoleillée, ventée et longue. 

PS : profitez du lieu et oubliez le monde extérieur. Ne demandez le Wi-Fi qu'en cas d'extrême urgence. Ne faites pas comme moi (clin d’œil amical à Françoise et Stéphane, nos hôtes).

Gîte d'étape "La Maison Jaune", Françoise et Stéphane, 8 rue du Dépiquage à Quirbajou

0468201886, lamaisonjaune.quirbajou@orange.fr (Accueil Paysan)

Accueil remarquable, repas bio excellent de l'apéritif à la goutte. Très bonne soirée avec comme animateur André. 

Pour des images plus grandes, cliquer sur la galerie et utiliser les flèches du clavier :-)

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