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Le GR R2 :
traversée de la Réunion (2011)

Le sentier de Grande Randonnée de la Réunion n°2 (sentier GR R2) propose la traversée de l’île. Il permet de relier en une dizaine de jours le littoral nord au littoral sud en passant par les cirques de Mafate et de Cilaos, le Piton des Neiges et le Piton de la Fournaise (volcan en activité).

Voici le récit de mon périple, avec 2 jours supplémentaires dans le cirque de Salazie. Le tout représentant plus de 12000 m de dénivelé positif en environ 15 jours. 

Jour 1 : visite de Saint-Denis 

Après un vol sans encombre (merci à Air Austral pour l’ensemble de ses prestations), je visite la ville de Saint-Denis où il pleut par intermittence : le quartier historique du Barachois, la rue de Paris avec ses maisons créoles, le Jardin de l’État (jardin botanique créé en 1761)… 

En fin de journée, Cédric m’accueille très gentiment chez lui. Encore merci à lui.

Jour 2 : de Saint-Denis (la Providence) au gîte de la Roche Écrite (plaine des Chicots)

D+ : 1790 m, D- : 0 m

Le point de départ du GR R2 se situe à la Providence (50 m), quartier de Saint-Denis. Je retrouve avec plaisir Orianne, qui était venue randonner dans les Vosges, et sa copine Caro. Puis les dépasse, pour rejoindre le village du Brûlé, Mamode Camp et le gîte de la Roche Écrite (1837 m). 

Pas de chauffage, repas copieux (comme partout dans l’île). Je sympathise avec une bande d’amis de la région parisienne. Les filles sont là également.

Gîte de la Roche Ecrite, 02 62 43 99 84

Jour 3 : sommet de la Roche Ecrite, du gîte de la Roche Ecrite à Dos d'Âne

D+ : 515 m, D- : 1300 m

Départ à 5 h 00 à la frontale pour le sommet de la Roche Écrite (2276 m). Vue plongeante sur le cirque de Salazie et une partie de Mafate.

Après le petit déjeuner en compagnie de Orianne et Caro, départ pour Dos d’Âne. La descente en direction de la Plaine d’Affouches est difficile : sentier boueux et première chute, marches de hauteur inégale (mais c’est comme ça dans toute l’île), sentier étroit et végétation abondante… 

Arrivée au gîte "Les Acacias", où je retrouve les parisiens, qui me souhaitent gentiment ma fête, et où je fais la connaissance de Bernard et Robert, de Grenoble. 

Merci à nos hôtes, M. et Mme Nativel, pour leur gentillesse et leur sens de l’humour. 

Devant les marques du sac à dos sur les épaules, je décide de me séparer de ma seule et unique lecture (Germinal). Dommage, pour une fois que j’ouvre un livre !

Dos d'Âne, gîte les Acacias, 02 62 32 02 34

Jour 4 : de Dos d'Âne à Grand Place par Aurère

D+ : 1105 m, D- : 1320 m

Cette fois, ça y est. C’est l’entrée dans le fameux cirque de Mafate, lieu privilégié des randonneurs, d'autant qu'il n’est accessible qu'à pieds ou en hélicoptère. Je descends jusqu’à la rivière des Galets avec Bernard et Robert, que je quitte pour me diriger vers le joli îlet (prononcer ilète) d’Aurère, et poursuivre jusqu’à Grand Place. Encore merci à Bernard de m’avoir sorti des ronces, et merci aux ronces d’avoir arrêté ma chute (la 2ème). 

Aujourd’hui 9 h de marche car j’ai choisi de "doubler". Résultat : doigts de pieds quelque peu abîmés et donc premiers (et uniques) pansements. 

Le gîte de Grand Place est très accueillant (et on y mange bien). Les habitants jouent devant à la pétanque et une boutique est ouverte (d’où le nom de Grand Place Boutique). 

Là, je fais la connaissance de l’ancien facteur de Mafate, M. Pausé. Un vieux monsieur de presque 84 ans, avec le dos et les genoux en mauvais état après 40 ans de bons et loyaux services. Il aime à raconter son histoire, dès qu’il trouve une oreille attentive…

Grand Place Boutique, gîte le Bougainvillier, 02 62 43 40 08

Jour 5 : de Grand Place à Roche Plate par l'îlet des Orangers

D+ : 1000 m, D- : 565 m

Passage très agréable entre les îlets des Lataniers et celui des Orangers (piscine naturelle), point de vue magnifique à la Brèche (1293 m) au pied du Maïdo

Le gîte "chez Juliette" (1140 m) est complet et comprend un nombre important de place. Malgré l’accueil impeccable et la gentillesse du gardien (il m’a rentré mon linge), cela fait un peu "usine à touristes", peut être à cause de nombreux allemands. 

Autour du rhum arrangé journalier, je fais la connaissance de quelques personnes que je retrouverai lors de prochaines étapes.

Roche Plate, Chez Juliette, 02 62 42 28 79, 06 92 34 01 49

Jour 6 : de Roche Plate à Marla par la Nouvelle

D+ : 1090 m, D- : 570 m

Après 6 h 30 de marche, ce qui est à peu près la moyenne journalière, j’arrive à Marla (1600 m), extrémité du cirque de Mafate. Et là, je fais la connaissance de Florence, "la raideuse au petit chien", et de Stéphane et Isabelle de Normandie, avec lesquels je terminerai le GR. 

En début de soirée, chez la très gentille Mme Girauday, Florence nous explique ce qu’est la Diagonale des Fous, pour l’avoir faite 2 fois, et ce que cela implique comme préparation, organisation, efforts et mental. Cette année, c’est 162 km et 9643 m de dénivelé positif à parcourir en 3 jours et 3 nuits. Le temps du vainqueur 2011, je l’apprendrai en fin de séjour, sera de moins de 24 heures (un exploit), avec plus de 48% d’abandons (également un record). 

C’est après que c’est parti en vrille. L’alcool aidant, le temps d’uns soirée, Florence est devenue ma femme et la Franche-Comté s’est retrouvée en Belgique. Ma voisine de table avait su apprécier le rhum de Jimmy (seul bar de Marla).

Marla, Mme Girauday, 02 62 43 83 13

Jour 7 : de Marla à Cilaos par le Taïbit

D+ : 730 m, D- : 1130 m

Sortie du cirque de Mafate par le col du Taïbit (2142 m) en compagnie de Stéphane et Isabelle, ainsi qu’Igor, un autre randonneur de la région parisienne et originaire de Slovénie. Je les retrouve le soir à Cilaos (1210 m) pour un resto où je me régale avec un cabris massalé. 

Entre-temps, je fais quelques emplettes alimentaires, je procède à la corvée des cartes postales, et j’investis en pharmacie pour soigner mes pauvres genoux. 

J’apprécie le confort de la chambre "chez Lucette". On y mange, paraît-il, également très bien. Le tout pour pas cher, et avec la gentillesse de Lucette. Très bonne adresse.

Cilaos, Chez Lucette, 7 rue des Fleur Jaunes, 02 62 31 74 18, 06 92 62 70 98

Jour 8 : de Cilaos au gîte de la Caverne Dufour

D+ : 1370 m, D- : 110 m

Grand vent au départ de Cilaos, pour le refuge de la Caverne Dufour (2479 m). La pluie et le brouillard sont présents sur toute la seconde moitié de l’ascension. 

Je retrouve Igor, avec qui je vais passer la fin de journée. Heureusement que la Dodo (bière locale) est là. C’est d’ailleurs là qu’elle est la plus chère, puisque portée à dos d’homme. 

Une expérience à vivre, ce refuge ! 80 personnes à table dans la même pièce pour le fameux rougail saucisses, et pour un même but : l’ascension du Piton des Neiges le lendemain matin. 

Attention : filet d’eau froide pour la douche ! Donc pas de douche !

Gîte de la Caverne Dufour, 02 62 51 15 26

Jour 9 : sommet du Piton des Neiges, du gîte de la Caverne Dufour à Bourg Murat

D+ : 680 m, D- : 1565 m

Lever à 3 h 00 du matin, avec Igor, pour aller admirer le lever de soleil sur le sommet du Piton des Neiges (3070 m), également toit de l’océan indien. Dure montée sous la pluie la première heure. Mais il n’est pas question d’abandonner maintenant ! 

Et à 5 h 45, la magie s’opère : le soleil apparaît, majestueux, découvrant l’ensemble de l’île et la ville de Cilaos, 1800 m plus bas. Le froid est saisissant. Nous redescendons au refuge, sous un grand soleil, pour le petit déjeuner avant de repartir pour Bourg Murat

Et là, ça se complique. Les 3 dernières heures sous la pluie, dans un sentier boueux et donc glissant. Nous arrivons au parking de Mare a Boue dans un état lamentable et décidons d’appeler le gîte réservé, afin de venir nous chercher, ce qui nous évite le macadam de la nationale 3. 

Je quitte Igor avec regret, et rejoins le gîte de Bellevue (endroit calme et atmosphère familiale) à Bourg Murat, où j’essaie de reprendre une forme humaine. Le résultat doit être significatif puisque je dîne en ville avec 2 jeunes femmes originaires de Suisse.

Bourg Murat, gîte de Bellevue, 5 impasse Bellevue, 02 62 59 15 02, repas en ville

Jour 10 : de Bourg Murat au Pas de Bellecombe, enclos Fouqué

D+ : 360 m, D- : 360 m

Devant les conditions météorologiques exécrables, je renonce à monter jusqu’au Pas de Bellecombe (2350 m) à pied, et je fais donc du stop. Après 1 heure d’attente, un jeune couple originaire de Saint-Etienne m’amène jusqu’au fameux point de vue sur le volcan. Et je les en remercie encore. 

Dommage pour eux, le volcan (appelé également Piton de la Fournaise) est dans le brouillard et sous la pluie, comme les 4 jours précédents. Après 1 h 30 d’attente et un sandwich, la magie s’opère à nouveau. Eh oui, c’est ça, la Réunion. Le volcan est là, devant moi, majestueux, avec son enclos Fouqué 130 m plus bas, le tout, ensoleillé. 

Je décide donc de descendre et de rejoindre le cratère Kapor (éruption de 1998), le Formica Leo (cône volcanique datant de 1753) ainsi que la chapelle de Rosemont (tumulus de lave). 

Je rejoins ensuite le gîte du volcan (2250 m) où je retrouve un jeune couple dont j’ai fait la connaissance à Roche Plate. 

La douche est froide puisqu’il n’y a pas de soleil depuis 4 jours. Ben oui, comme beaucoup de gîtes ou refuges, l’électricité est d’origine solaire. 

La réputation du restaurant n’est pas usurpée : entrée, plat et dessert à volonté, avec à chaque fois 2 choix. Ceci explique la fréquentation importante, en plus du fait qu’il soit accessible en voiture.

Gîte du volcan, 06 92 85 20 91

Jour 11 : cratère Dolomieu, plaine des Sables

D+ : 610 m, D- : 610 m

Lever 6 h 00 pour retourner dans l’enclos Fouqué et rejoindre le point de vue sur le cratère Dolomieu (2632 m). Depuis l’éruption d’avril 2007, la randonnée en boucle n’est plus possible, les cratères Dolomieu et Bory s’étant affaissés en laissant un trou béant de 1100 m x 800 m profond d’environ 300 m.

L’après-midi, je décide de faire un petit tour dans la plaine des Sables, ce qui aurait du être l’étape de la veille. Et j’y retrouve avec plaisir Stéphane et Isabelle.

Le soir, nous dînons ensemble. Je retrouve également la bande de parisiens, avec qui j’ai sympathisé lors des 2 premières étapes. J’apprends que ce sont eux qui ont sorti Orianne et Caro de la boue lors d’une étape précédente. 

La douche est cette fois chaude, en payant 1,50 € (pour 5 minutes de plaisir).

Gîte du volcan, 06 92 85 20 91

Jour 12 : du gîte du volcan au gîte de Basse Vallée

D+ : 100 m, D- : 1750 m

Belle étape réalisée en compagnie de Stéphane et Isabelle. Arrivée au gîte de Basse Vallée après 7 heures de marche dont 5 de descente ardue dans la boue, ce qui me vaut une 3e gamelle et la casse de mes 2 bâtons. Heureusement que la traversée se termine bientôt ! Isabelle a souffert aussi !

Je suis surpris par l’accueil au gîte de Basse Vallée, mais mon impression est vite dissipée en discutant avec le maître des lieux, M. Benard. Ambiance chaleureuse, vin à table. On a terminé la soirée en dansant ! 

Formidables collections de gramophones, de fers à repasser, de bouteilles de rhum…

Gîte de Basse Vallée, 02 62 37 36 25

Jour 13 : du gîte de Basse Vallée à Basse Vallée, Saint-Pierre

D+ : 0 m, D- : 565 m

1 h 30 pour rejoindre le village de Basse Vallée et quitter avec regrets Stéphane et Isabelle. Cette fois, ça y est, la traversée de l’île est bien terminée.

Direction Saint-Pierre en stop, pour une visite des lieux et après-midi sur la plage.

Pour des images plus grandes, cliquer sur la galerie et utiliser les flèches du clavier :-)

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