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Le GR® de Pays Robe de bure
et cotte de mailles (2019)

Le GR® de Pays "Robe de bure et cotte de mailles", en Haute-Loire, est une boucle de 170 km qui se parcourt idéalement en 9 jours. J’ai choisi de le faire en mode rapide, 6 jours, en partant de La Chaise-Dieu.

Au programme, des territoires aux paysages très variés avec de superbes trésors patrimoniaux. Côté "robe de bure", 28 édifices religieux dont l’abbaye de La Chaise-Dieu et le prieuré bénédictin de Lavaudieu datant du XIe siècle. Côté "cotte de mailles", 7 châteaux dont celui de Domeyrat ou celui du Marquis de Lafayette, héros de l’indépendance des Etats-Unis. Côté nature, les gorges sauvages de l’Allier et les forêts du Parc Naturel Régional du Livradois-Forez par exemple.

Des vieux villages parfois fortifiés, des paysages volcaniques, une multitude de rivières et de ruisseaux limpides, de grandes forêts peuplées de cervidés, des rapaces dans l'azur, une flore bigarrée… Relevez le heaume, ôtez la capuche, humez l'air pur et ouvrez bien grand les yeux...

Robe de bure et cotte de mailles

Jour 1 : La Chaise-Dieu -  Saint-Didier-sur-Doulon

18 km   D+ 406 m   D- 868 m   5 h

Après une visite touristique de presque 2 heures au cœur de La Chaise-Dieu, petite ville connue pour son festival annuel de musiques classiques, et où l'abbatiale du XIVe siècle est en pleine rénovation, je commence à marcher sous un grand soleil. Avant cela, j'avais pris le temps de boire un café et de prendre du pain pour les jours à venir.  Connangles est le seul vrai village traversé. Mais personne dans les rues, c'est le désert complet. À mi-chemin, je fais une courte pause pour aérer mes petits pieds (pointure 46 tout de même), et avaler une pâte de fruit. Il ne fait pas trop chaud car je suis en forêt et à 1150 m d'altitude. À partir de là, ce ne sera quasiment que de la descente. Au hameau Le Frontvel, je demande à une charmante dame un peu d'eau afin de remplir mon bidon. Habitant rue de la soif, c'est un peu normal. Au Moulin de Poux, dont je n'ai jamais vu les ruines, je cueille quelques mûres pour le goûter. J'arrive au petit village de Saint-Didier-sur-Doulon après 5 heures de marche, content de cette courte étape de 18 km pour une mise en jambes progressive. On n'a plus 20 ans, mais ça je le dis tous les jours. 

 

Hébergement : gîte le Saint-Joseph, Saint-Didier-sur-Doulon, 06 60 80 77 70

Très bon accueil. Quelques connaissances sur les sentiers aux alentours et le topoguide du GR® de Pays à disposition et ce sera parfait. 

Jour 2 : Saint-Didier-sur-Doulon - Lavaudieu

21,1 km   D+ 576 m   D- 689 m   6 h

La journée débute à 9 h, mais vu le peu de kilomètres prévus, inutile de s'affoler. Je commence à monter et traverse les hameaux de Moissac et Lugeastre. En levant les yeux, j'aperçois la chapelle de la Trinité sur un promontoire, bien conservée mais qui ne sert plus beaucoup. J'arrive ensuite à Vals-le-Chastel où je jette un coup d'œil dans l'église Saint-Paul, où les excréments d'oiseaux jonchent le sol. Le château du XVe siècle, dont il ne reste plus grand chose, est devenu une habitation privée. Je repars à midi, sous un soleil de plomb. Plus tard, je vois au loin le château de Domeyrat. Arrivé dans le village, je reste quelques instants en admiration devant le Pont-Vieux, datant également du XVe siècle, et je déjeune vers 13 h 30 sur les marches de l'église Saint-Roch. Ensuite, c'est le café dans le seul commerce du village, avec l'épicerie. Puis c'est la grimpette au château médiéval, en pleine restauration, mais qui fait l'objet de visites en été. À partir de là, je suis sur un GR®, un vrai, et donc la signalétique devient blanc/rouge et non plus jaune/rouge. Après 6 h de marche, j'arrive à Lavaudieu que je visite en arpentant quelques rues remarquables avec leurs maisons vigneronnes. Le village est labellisé "les plus beaux villages de France". La visite de l'abbatiale Saint-André et son cloître roman, le seul en Auvergne, sera pour une autre fois. 

 

Hébergement : chambre d'hôtes chez Loutre et Marmotte (le Colombier), Lavaudieu, 07 82 59 13 40, ouverture officielle au printemps 2020. 

Merci à Isabelle et Christophe pour leur accueil, c'était parfait. Vous pouvez y aller les yeux fermés.

Dénivelé + : 4900 m

Dénivelé - : 4900 m

Altitude maxi : 1160 m

Distance : 170 km

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Jour 3 : Lavaudieu - Chilhac

35,9 km   D+ 979 m   D- 924 m   8 h 30

Départ de Lavaudieu à 7 h 30, peu de monde dans les rues. Après quelques minutes, je longe un gîte constitué d'une tour et d'une chapelle bien cachées. Je traverse ensuite la nationale 102 et j'arrive à Seniquette où je fais un brin de causette avec un vieux monsieur tout bossu, et où je croise une jeune cavalière sur son cheval. Je m'écarte quelques instants du sentier, il faut dire que par là, le balisage laisse à désirer. Je trouve du jaune, de l'orange, du blanc /vert et du blanc/rouge. Il vaut donc mieux suivre les indications du topoguide. Après Grenier, un peu de goudron et j'arrive dans Saint-Ilpice et sa forteresse médiévale (château, église, chapelle). C'est ensuite Villeneuve-d'Allier et son pont suspendu de 1879. Je passe à Condros et je fais la pause déjeuner à Pruneyrolles vers 13 h. À Blassac, mis à part l'église en travaux, rien d'autre à noter. J'arrive facilement à Lavoute-Chilhac où je me pose pour une bière. Il fait tellement chaud, ça devient indispensable. Avant ça, je fais quelques courses dans la seule épicerie à 20 km aux alentours. L'église abbatiale est impressionnante (prieuré fondé en 1025), le pont du XIe siècle sur l'Allier est remarquable et la place des Vieux Moulins est charmante. J'atteins enfin Chilhac après 8 h 30 de dur labeur. Je fais le touriste dans ce village fortifié, construit sur des orgues basaltiques dues à un phénomène de rétractation lors du refroidissement de la lave. Chilhac domine l'Allier de plus de 70 m. Et là aussi, un pont suspendu. 

 

Hébergement : gîte communal, Chilhac, 06 48 20 58 82 (Véronique).

Très bon accueil, gîte fonctionnel. Le restaurant du village étant en vacances, j'avais prévu le repas du soir. Pour le petit-déjeuner, tout était dans le gîte. 

Jour 4 : Chilhac - Chanteuges

34,5 km   D+ 1100 m   D- 1100 m   9 h

Je pars encore plus tôt que d'habitude, dès le lever du jour. Je descends le village et traverse le pont suspendu. Après avoir quitté la route, le balisage diffère de ma trace GPS. Je préfère suivre cette dernière. Plus tard dans la matinée, le balisage est blanc/vert, blanc/rouge, jaune, mais pas celui qu'il faut. J'apprends par un panonceau que je suis également sur le GR® 470 (sources et gorges de l'Allier). Je monte jusqu'à Aubazat, puis contourne la chapelle de Peyrusse. À partir de là, le balisage redevient classique, jaune/rouge. Je monte cette fois jusqu'à Volmadet où j'ai une vue splendide sur la plaine de l'Allier. Après une belle descente, j'arrive à Langeac où je trouve facilement les vestiges des remparts, l'église Saint-Gal, ancienne collégiale du XIVe siècle, et le pont en arc suspendu. Je m'arrête boire un café en face de l'hôtel de ville. Il fait de plus en plus chaud. Je déjeune à Chadernac puis monte jusqu'à la Croix de Fer. C'est ensuite la descente jusqu'à Pébrac, petit village avec une grande histoire. C'est de là qu'est parti le fondateur de la ville de Montréal, Paul de Chomedey de Maisonneuve. Je fais une pause pour visiter les restes de l'abbaye Notre-Dame dominant la vallée de la Desges, du XIe siècle mais bien restaurée avec de remarquables jardins. Pébrac étant le plus au sud de cette boucle, je continue direction nord-est vers Chanteuges par un sentier agréable, tout en cueillant quelques mûres. Après Tavernat, je rejoins ma chambre d'hôtes par un autre chemin, qui arrive lui à la gare, pour gagner quelques minutes. Avant de me poser, je monte jusqu’à la priorale bénédictine Saint-Marcellin, fondée en 936, placée en haut du village sur l’escarpement d’un isthme volcanique au dessus de l’Allier. Fin de la journée en montagnes russes, les pieds un peu endoloris. 

 

Hébergement : chambre d’hôtes "La Grande Maison", Chanteuges, 04 71 74 01 91, 06 20 38 67 77

Accueil minimum en arrivant, ce qui donne l'impression d'usine à touristes. Le matin, copieux petit-déjeuner avec quelques explications sur les lieux : maison du XVe siècle construite sur une ancienne chapelle du XIIe siècle et restaurée dans les années 1800. La propriétaire, Marloes der Kinderen, artiste et professeur d'art, a su aménager et entretenir toutes ces pièces aux voûtes centenaires. 

Dîner : auberge de Chanteuges, 04 71 74 39 37, très bon accueil.

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Jour 5 : Chanteuges - Chavaniac-Lafayette

17,2 km   D+ 562 m   D- 391 m   5 h

Début des hostilités à 9 h, c’est en effet une petite étape. À Saint-Arcons-d'Allier, que je visite en prenant mon temps, que des vieilles maisons et quel calme ! Après l'ancien moulin, ma trace et ma carte diffèrent du balisage. Cette fois, je suis le balisage qui me fait traverser une magnifique forêt éclairée par un beau soleil. À la Croix de Bavat, une grande ferme est recouverte, sur toute sa longueur, de panneaux photovoltaïques. Quel bel exemple pour réduire le nucléaire ! Je longe un moment la voie ferrée, jusqu'à Vailhac. La petite fontaine m'est bien utile pour faire le plein. Je grimpe ensuite jusqu'à 927 m d'altitude, point haut de la journée, et rejoins Blaizat un peu plus bas. Là, je fais un brin de causette avec une sympathique dame qui m'informe que la température de ce matin était de 6°C. Je comprends mieux pourquoi j'ai gardé la veste un moment. À hauteur de Cizières, très belle vue sur les Monts d'Auvergne. Je casse-croûte à Chamalières et continue par encore un beau sentier. Ensuite c'est le passage sous la nationale 102, traversée de Freycenet et son camping à la ferme, et arrivée dans la ville natale de Gilbert du Motier de La Fayette. La petite commune de Chavaniac-Lafayette n'a qu'un seul commerce aux multiples activités et un beau gîte, dans l'ancienne école. La seule attraction est la visite du château natal du fameux marquis, maison forte du XIVe siècle, rebâtie puis entièrement restaurée. 

 

Hébergement : gîte d’étape communal, Chavaniac-Lafayette, 06 78 27 08 09 (Gilles) 

Très bon accueil, gîte fonctionnel. 

Dîner + petit-déjeuner : "Aux causeries gourmandes", Chavaniac-Lafayette, 04 71 77 55 58 (Estelle et Étienne). Épicerie, dépôt de pain, gaz, relais Poste, bar, restaurant, pizza à emporter.... Très bon accueil.

Jour 6 : Chavaniac-Lafayette - La Chaise-Dieu

44,1 km   D+ 1274 m   D- 921 m   10 h

Départ du gîte un peu avant 8 h 30, après avoir pris le petit-déjeuner au café-épicerie de la commune. Au programme aujourd’hui, pas grand-chose à visiter, excepté Allègre en arrivant, déjà connu puisque c’était une de mes étapes, il y a 2 ans, sur le GR® 40. Je traverse Jax, Chastenuel. En passant par une belle forêt, j’arrive à Varennes-Saint-Honorat. Au loin, j’aperçois de hauts plateaux comportant de nombreuses éoliennes. Puis je suis dans une belle forêt dénommée Bois de Roux, jusqu’à Sannac où je me pose pour déjeuner. Pas âme qui vive, comme tous les villages traversés. La température est idéale, même avec un grand soleil, car je me trouve à plus de 1000 m d’altitude. A Sarzol, je veux faire le plein d’eau, mais vu le nombre de chiens qui aboient, je passe mon chemin sans traîner. 5 heures après le départ, j’aperçois le clocher de l’église d’Allègre. Comme il est vraiment tôt, je passe en mode touriste et je visite à nouveau le quartier historique et ce qu’il reste du château, dénommé "La Potence". Comme il est toujours tôt, je prends la décision de continuer et donc de "doubler" et terminer à La Chaise-Dieu ce soir. Je change donc de vitesse de croisière. Je traverse rapidement quelques hameaux et je longe le lac de Malaguet. Dans la précipitation, je ne trouve pas le bon sentier et je décide donc de suivre ma trace GPS. Je me retrouve en plein bois, le sentier ayant disparu. Ça m’apprendra ! Une dizaine de minutes plus tard, je retrouve le bon itinéraire mais je me suis rallongé un peu, c’est ballot ! Après avoir traversé La Roche et Hierbes, j’arrive à Sembadel. Rien d’extraordinaire, les quelques particularités se trouvent à Sembadel-gare, ce qui n’est pas mon chemin. Je croise un couple en train de cueillir des mûres. Leur récolte me fait bien envie, même si j’en ai mangé tous les jours au bord des chemins. Un peu plus tard, ma trace GPS diffère du balisage et évidemment je ne renouvelle pas l’expérience de tout à l’heure. Je m’en tiens aux indications du topoguide. Après 10 h de marche, j’arrive à La Chaise-Dieu, les pieds bien chauds. Je me dis que 44 km et 1300 m de dénivelé positif, ce n’est pas très raisonnable, il faut vraiment que je me calme. Je prends le temps de déguster un demi avant une dernière photo à l’intérieur de l’abbatiale et je saute dans la voiture. Fin de cette aventure altiligérienne.

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Conclusions : les étapes choisies sont loin d’être régulières, je le reconnais volontiers. Il est préférable de suivre celles données sur Internet. Ce qui amène à 9 petites journées de marche.

Lors de ce trek, j’ai utilisé indifféremment d’anciennes cartes IGN, une trace GPS erronée et le topoguide de la fédération datant de 2012. Avec l’expérience, je peux affirmer que seul le topoguide fait foi.

Concernant le balisage sur le terrain, il est presque parfait. Presque, car il y a quelques endroits où j’ai dû sortir le GPS ou le topoguide. Mais d’une manière générale, le travail des baliseurs de Haute-Loire est remarquable.

Parlons maintenant du matériel. J’avais un sac à dos, hors eau, alimentation et affaires sur le dos, qui ne dépassait pas 5 kg. Vous avez bien lu, même pas 5 kg. J’avais un sac à dos de 30 l, mais celui de 20 l aurait pu suffire en forçant un peu.

À propos de l'eau, il y a suffisamment de fontaines ou de personnes serviables dans les villages pour "faire le plein". J’avais 2 bouteilles de 0,5 l mais la seconde n’a jamais servi.

Que dire de plus ? Un trek à faire ? Sans aucun doute, oui. Entre confinements et larges espaces, cette boucle traverse des paysages de plaines et de bassins où règne la douceur de vivre, des secteurs sauvages de gorges et de vallées, des paysages boisés sur les contreforts des plateaux basaltiques et granitiques, où l’on rencontre une agriculture à taille humaine. Ce n’est pas l’humain le plus important ?

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Commentaire de Christophe R. (Facebook), le 17/09/2019

Bienvenue en Auvergne.

Commentaire de Fabien D. (Facebook), le 17/09/2019

Tu ne t'arrêtes plus !

Commentaire de Marie V., le 22/09/2019

Moi qui vient de lire et relire tout le récit de ce trek, je suis -mais comment ne le serait-on pas ?- très impressionnée ! Le nom de ce GR® est déjà évocateur d'une grande page d'histoire... Quel périple ! Une fois de plus, merci de nous faire partager tes aventures de randonneur... FOU (oui, on peut le dire, ne serait- ce qu'en regardant la distance parcourue le dernier jour...).

Commentaire de Jacky P., le 23/09/2019

Quoi dire ? Sinon déjà... merci... Et oui merci mon ami de m'avoir fait passer trente minutes de bonheur. Chaque fois, j'ai la sensation d'être avec toi... Et t'es doublement chanceux. Un je ne suis pas là. Et deux connais-tu la chance que tu as d'avoir pu photographier un coq de bruyère ? Le grand tétras est l'un des volatiles les plus difficiles à approcher. Merci encore pour ton reportage. PS : c'est vrai que tu deviens vieux. Hihihi...

Commentaire de Mme de St-A. (gîte St-Joseph), le 24/09/2019

Un grand merci d'avoir pensé à nous en nous envoyant votre récit et qui m'aidera bien pour les randonneurs suivants. Très beau récit et très belles photos, ça donne envie de faire le circuit robe de bure et cotte de mailles...

Commentaire de Jacques R., le 24/09/2019

Superbe récit, bravo !

Commentaire de Gilles T. (gîte de Chavaniac-Lafayette), le 24/09/2019

Belles photos !

Commentaire de Isabelle D. (chambre d'hôtes chez Loutre et Marmotte), le 25/09/2019

Ton récit et tes photos sont sincèrement très bien, merci.

Comme vous avez tout lu jusqu'à la fin, je vous offre quelques minutes de détente : la vidéo des meilleurs moments de ce GR® de Pays.

Pour des images plus grandes, cliquer sur la galerie et utiliser les flèches du clavier :-)

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