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Le chemin de
Saint-Guilhem-le-Désert (2020)

Véritable trait d’union entre le Massif Central et la Méditerranée, le "camin de Sant Guilhem" permettait aux pèlerins auvergnats de se rendre à l’abbaye de Gellone. Les troupeaux languedociens le suivaient pour gagner les estives d’altitude. Les caravanes de mulets chargés de sel, de vin, d’huile, de fromage, de laine, de cuir le parcouraient. Délaissée par le monde moderne, cette antique voie, devenue sentier de grande randonnée (GR®), offre aux randonneurs un magnifique itinéraire.

En plus d’un patrimoine architectural varié, il traverse des sites naturels prestigieux. Après les hautes terres de l’Aubrac (parc naturel régional), le chemin franchit le Lot et traverse le causse de Sauveterre. A Sainte-Énimie, il croise le Tarn. Par le causse Méjean, la voie atteint la Jonte à Meyrueis, escalade le massif de l’Aigoual et dévale vers Le Vigan. Après avoir passé l’Arre, elle grimpe sur le causse de Blandas, plonge dans le cirque de Navacelles avant de remonter sur le Larzac et traverser la chaîne de la Serrane pour aboutir enfin à Saint-Guilhem-le-Désert, commune classée parmi "Les plus beaux villages de France".

Inscrits au patrimoine mondial de l’Unesco au titre de l’agropastoralisme méditerranéen, ces territoires aux espaces infinis et restés naturels ont valu au chemin de Saint-Guilhem qui les parcourt du nord au sud d’être désigné Grande Traversée pédestre du Massif central (GTMC).

Dénivelé + : 6250 m

Dénivelé - : 7200 m

Altitude maxi : 1420 m

Distance : 245 km

Le chemin de Saint-Guilhem-le-Désert, sentier de grande randonnée de pays (GR®P), est un itinéraire prestigieux, traversant 4 départements : Lozère, Aveyron, Gard, Hérault. J’ai parcouru, seul, 176 km sur les 245 prévus, au mois de juin et donc idéalement avant les grosses chaleurs de l’été. Les hébergements étaient principalement des gîtes.

L’itinéraire emprunte le GR® 65, autrement dit le chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle, lors des deux premières journées, puis différents GR® ou GR® de Pays. Le balisage spécifique Saint-Guilhem étant peu présent à certains endroits, il est préférable d'avoir la trace sur soi (topoguide, GPS…). 

Le chemin de Saint-Guilhem-le-Désert

Hébergement : gîte d’étape "Chemin Faisant", 15 avenue de Peyre, 48130 Aumont-Aubrac, 06 24 83 19 36, annie.lautard@live.fr

Très bon accueil d'Annie, gîte fonctionnel, cuisine à disposition. Restaurant de l'autre côté de la rue.

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Jour 1 : Aumont-Aubrac - Montgros

23,9 km   D+ 418 m   Max 1253 m

La visite touristique de Aumont-Aubrac, la veille, s'est limitée à l'église Saint-Étienne et aux vieilles façades de pierre de taille. Après une bonne nuit, je débute la première journée à 8h20. Je rencontre immédiatement d'autres randonneurs qui, eux, font le Saint-Jacques-de-Compostelle. Arrivé aux 4 chemins, les paysages sont beaucoup plus jolis. Me voilà sur les plateaux de l'Aubrac, à 1150 m d'altitude. C'est magnifique. Des pâturages à perte de vue, séparés par de superbes murets. Je suis impressionné par les énormes pierres en plein milieu des prés. Comment sont-elles arrivées là ? Malgré une petite fraîcheur, je me décide à échanger le pantalon pour le short. Deux gouttes de pluie pendant la pause mais rien d'inquiétant. À Rieutort-d’Aubrac, j'admire 2 abreuvoirs-fontaines de granit et un four remarquable. Après quelques kilomètres de goudron, j'arrive à Montgros dans l'après-midi, en ayant bien pris mon temps. Lors du dîner, je fais connaissance d'Alex, un sympathique jeune homme de Lyon, grand voyageur. 

 

Hébergement : gîte d’étape "La Maison de Rosalie", Karine et Philippe, Montgros, 48260 Nasbinals

04 66 32 55 14, 06 70 61 09 61, maisonderosalie@orange.fr

Très bon accueil de Karine et Philippe, serviables et arrangeants (merci pour le couteau). Dîner copieux.

Jour 2 : Montgros - Saint-Chély-d’Aubrac

19,4 km   D+ 304 m   Max 1366 m

Ce matin, départ avec le soleil. Après une courte visite de Nasbinals et son église romane, je continue mon chemin à travers les impressionnants plateaux de l'Aubrac. Je monte jusqu'à 1370 m d'altitude, et comme il y a du vent, je ne m'éternise pas. J'arrive à Aubrac et son ancienne domerie, où je me pose pour un café, 1,90 € tout de même. Le temps étant menaçant, j'entame la descente vers Saint-Chély-d’Aubrac, commune limitrophe du Cantal et de la Lozère, vous situez ? Encore une église romane et le fameux pont des Pèlerins. Je dis fameux car le chemin de Nasbinals à Saint-Chély-d’Aubrac et ce pont sont classés au patrimoine mondial de l'Unesco. Je suis maintenant dans l'Aveyron. Plus tard, je retrouve Alex et quelques pèlerins rencontrés au cours de ces deux jours. La pluie commence à tomber.

 

Hébergement : gîte d’étape communal, "chez Fanny et Jérémy", route d’Aubrac, 12470 Saint-Chély-d'Aubrac, 06 29 83 58 82

Très bon accueil de Jérémy, cuisine à disposition, ambiance jeune et sympa. Plusieurs restaurants dans le village. 

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Jour 3 : Saint-Chély-d’Aubrac - col du Trébatut

29,9 km   D+ 801 m   Max 1418 m

Après avoir salué Alex une dernière fois, car lui va vers Saint-Jacques, je débute la journée sous la pluie comme c'était annoncé. Toute la région est d'ailleurs en vigilance orange pour la pluie et les orages. En plus de tout ça, j'ai également du vent, du brouillard et de la grêle. Il pleut tant que tout est inondé : non seulement les prairies mais aussi les sentiers et même les routes. Bref, en étant pourtant bien équipé, je suis vite trempé jusqu'au slip et les pieds dans l'eau. J'arrive quand même à distinguer les paysages qui m'entourent, mais aujourd'hui, aucune photo. Sauf une, avec le téléphone, là où je m'enfonce jusqu'à la ceinture lors d'un passage à gué. Et avec du courant, puisque le moindre filet d'eau est devenu un torrent. Un peu limite tout de même ! Plus loin, c'est tellement la galère que j'appelle le gîte à l'aide, et je termine donc les 8 derniers kilomètres en voiture. J'aurai emprunté au cours de cette journée mémorable, le GR® 6, le GR® 60 et le GR® de Pays du tour des Monts d'Aubrac. Je passe la soirée au col du Trébatut, entre l'Aubrac et la vallée du Lot. 

 

Hébergement : auberge du Radal, col du Trébatut, 48100 Les Salces

04 66 32 61 71, 06 81 85 76 65, contact@aubergeduradal.com

Très bon accueil de M. et Mme DAUBAN (merci pour le séchoir), aligot saucisse fameux. 

Jour 4 : col du Trébatut - Le Gazy

28,5 km   D+ 656 m   Max 1098 m

Après un gros orage et de nouveau des pluies diluviennes pendant la nuit, le soleil revenu remonte le moral. Descente sur Saint-Germain-du-Teil puis Banassac et La Canourgue par de jolis sentiers, en tout cas, jusqu'à l'autoroute. Je prends le temps d'arpenter quelques ruelles de cette petite ville du Gévaudan avec sa collégiale et son église Saint-Martin remarquable. C'est ensuite la montée sur le causse de Sauveterre, à environ 850 m d'altitude. Peu de bêtes mais beaucoup de forêts. Une étape bien agréable, ensoleillée même, sans les averses orageuses annoncées. Plus tard, je sympathise avec un groupe de grenoblois que j'avais dépassé en début d'après midi. 

 

Hébergement : ferme-auberge et chambre d’hôtes, Mme Pradeilles, Le Gazy, 48230 Chanac, 04 66 48 21 91

Très bon accueil de "Mamie" et sa fille, dîner copieux.

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Jour 5 : Le Gazy - Sainte-Énimie

20,1 km   D+ 279 m   Max 970 m

Je continue la traversée du causse de Sauveterre pendant un long moment, jusqu'à Champerboux précisément. Un très joli village où je fais la pause pâte de fruit et le plein d'eau. C'est ensuite une descente de presque 500 m de dénivelé, par une belle draille, jusqu'à Sainte-Énimie. Le village, classé parmi "Les Plus Beaux Villages de France", se remet tout doucement des inondations d'il y a 2 jours. Le Tarn est sorti de son lit et a inondé tous les commerces de la place. Du jamais vu en juin ! En arrivant, comme il s'agit d'un village médiéval admirablement mis en valeur, avec ruelles caladées et maisons à pan de bois, une visite s'impose. Ce que je n'avais pas fait lors de mes précédents passages : la découverte des Cévennes en voiture en 2007 et les gorges du Tarn et de la Jonte en 2014. Comme si ce n'était pas assez, en fin de journée, je monte à l'ermitage de la Roche pour un point de vue exceptionnel sur Sainte-Énimie. 

 

Hébergement : hôtel Bleu Nuit, route de Meyrueis, 48210 Sainte-Énimie, Mme Bretagnon, 04 66 48 50 01, 06 62 63 64 74, reser@bleunuit48.fr

Bon accueil, restaurants en ville. 

Jour 6 : Sainte-Énimie - Meyrueis

31,2 km   D+ 923 m   Max 1053 m

Je quitte l'hôtel à 7h30 car la journée est chargée avec la traversée du causse Méjean, un autre des Grands Causses de France. Montée de 500 m par le GR® 60 et arrivée sur cet immense plateau calcaire. Je traverse quelques hameaux ou villages comme Le Buffre, Hures et Drigas. Une impression d'être seul au monde, pendant plusieurs heures, m'envahit. Dans l'après-midi, je passe devant la croix de la Croisette symbolisant la limite entre le Gévaudan et le Languedoc. Je descends ensuite sur Meyrueis, commune la plus méridionale de la Lozère. Au niveau tourisme, il faut noter l'ancien château, Notre-Dame du Rocher, les vestiges des fortifications, la tour de l’Horloge, l'église Saint-Pierre, le temple protestant... Meyrueis ne m'est pas inconnu : de nouveau la découverte des Cévennes en voiture, les gorges du Tarn et de la Jonte et le tour du Mont Aigoual en 2016. Le soir, je fais la connaissance d'un groupe de randonneurs d'Aix-en-Provence. 

Hébergement : gîte d’étape "La Draille", chez Caroline et Michaël, 465 route de Florac, 48150 Meyrueis

04 66 45 65 37, 06 19 43 50 39, info@nature-cevennes.com

Toujours aussi accueillant, dîner copieux, prix attractif (c'est pas comme le demi en ville à 4 €). Rendez-vous dans 4 ans, Caroline ! 

Jour 7 : Meyrueis - L’Espérou

23,4 km   D+ 804 m   Max 1333 m

Je quitte le gîte vers 8h avec encore un beau soleil. Pour débuter la journée, je traverse Meyrueis en prenant mon temps. J'en profite car il y a peu de monde dans les rues. Ensuite, c'est une montée de 300 m pour rejoindre les GR® 6 et 66, atteindre le département du Gard et rentrer dans le parc national des Cévennes. À 500 m après "La Pierre Plantée" se trouve une bifurcation de GR®. Ceux-ci sont bien indiqués, mais pas le chemin de Saint-Guilhem. Je continue tout droit sur les GR® 6/66A au lieu de descendre sur les GR® 62/66 et perds ainsi une heure. Le sentier est magnifique, en forêt, jusqu'à Camprieu. J'y fais la pause déjeuner et continue sur le GR® 62 jusqu'au col de la Serreyrède. C'est là que se rejoignent les GR® 7, GR® 60 et GR® 66. Et pour terminer, direction le col et le village de l'Espérou où je fais quelques emplettes avant de rejoindre le gîte où je m'étais arrêté également en 2016. Le soir, je prends la difficile décision d'arrêter là ce chemin de Saint-Guilhem, à cause d'un bobo qui n'en finit pas à la cheville et d'une pubalgie naissante. Je préfère me préserver pour la suite de la saison et me soigner. Je me dis que je reviendrai pour finir, surtout qu'il ne manque que 3 jours. Je rencontre lors du dîner une personne de Nîmes, botaniste, qui me fait un peu oublier ma déception.

Hébergement : gîte d’étape "Les chalets Chantemerle", route de Valleraugue, L'Espérou, 30570 Valleraugue

04 67 82 60 14, chalet.chantemerle@orange.fr

Très bon accueil, comme il y a 4 ans, mais le fils a pris la relève. Prix attractif. Attention à la panne de réveil :-)

Pour information, il n'y a aucun bus le mercredi à l'Espérou. Heureusement que le stop marche encore, même avec le Covid. 

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Commentaire de Nito (Rando-Trekking), le 16/06/2020

J'ai le même parcours en tête pour l'année prochaine. J'espère que vous nous ferez un petit retour de votre périple (qualité des hébergements, balisage, etc...). Bonne randonnée !

Commentaire de Jacky P., le 19/06/2020

Salut le fou marcheur photographe et maintenant metteur en scène cinéaste acteur ... Ho !!! Ben là encore une fois je suis béat ... si je peux me permettre un conseil, enfin non deux : le premier ... ne t'arrête pas et le second il faut impérativement te mettre en rapport avec un éditeur de cartes postales ... tes photos sont vivantes ... un GRAND MERCI pour ces minutes de promenade ... pour nous s'entend ... évidemment...

Commentaire de Françoise V., le 19/06/2020

Ça me fait tellement envie ! Mais il faut savoir tenir compte de son âge et de ses possibilités ! Profite bien de ces années "bénies". Bises et merci pour ces photos et les comptes-rendus.

Commentaire de l'Hôtel Bleu Nuit, le 20/06/2020

Merci beaucoup pour votre étape et le lien ci-dessous que je vais explorer très rapidement. Au plaisir de vous revoir.

Commentaire de Karine et Philippe (La Maison de Rosalie), le 20/06/2020

Très beau récit. Content pour vous, que tout se soit bien terminé.

Commentaire de Charles Dauban (Auberge du Radal), le 20/06/2020

Bravo pour votre reportage sur le chemin de Saint-Guilhem, que je viens de découvrir sur Facebook. Me permettez-vous de le partager sur mon site de l'auberge du Radal, d'abord en tant que prestataire, mais aussi en tant que membre du bureau de l'association "Les amis du chemin de Saint-Guilhem" ? Le St-Bernard de l'Aubrac.

Commentaire de Chantal M., le 06/07/2020

C'est avec un immense plaisir que je prends connaissance de votre site et que je vois ces photos. Je viens de faire le chemin de St-Guilhem en juin avec une petite rallonge, départ du Puy-en-Velay le 15/06, je ne voulais absolument pas rater l'Aubrac qui est vraiment magnifique ... En partant la 2ème quinzaine de juin, je n'ai pu que constater le passage de pluies diluviennes et profiter d'un temps idéal pour randonner ... Très belle randonnée, peu fréquentée, à conseiller absolument si on aime les grands espaces et la solitude, peut être un peu exceptionnelle cette année ...

Comme vous avez tout lu jusqu'à la fin, je vous offre quelques minutes de détente : la vidéo des meilleurs moments de ce chemin de Saint-Guilhem-le-Désert.

Pour des images plus grandes, cliquer sur la galerie et utiliser les flèches du clavier :-)

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