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Les GR® 53 + GR® 5 : traversée
du Massif des Vosges (2024)

Aux portes du Luxembourg, de l’Allemagne et de la Suisse, au nord-est de la France, le Massif des Vosges se situe à cheval sur 3 régions historiques : la Lorraine, l’Alsace et la Franche-Comté. Il offre une multitude de paysages variés et des décors somptueux qui s’étagent jusqu’à son point culminant, le Grand Ballon et ses 1424 mètres : sommets arrondis, lacs nés des glaciers, forêt omniprésente, alternance de vallées et de sommets aux vues panoramiques exceptionnelles. Il accueille deux Parcs naturels régionaux (le P.N.R. des Vosges du Nord et le P.N.R. des Ballons des Vosges) et propose un paradis inépuisable pour tous les randonneurs.

L’itinéraire du GR® 53 - GR® 5, balisé par le Club Vosgien sur toute sa longueur avec le rectangle rouge, date de 1897 et traverse le Massif des Vosges du nord au sud. À son extrémité nord, le GR® 53 se greffe sur un sentier de grande randonnée en provenance d’Allemagne et chemine à travers le Parc naturel régional des Vosges du Nord. Plus au sud, il gagne les Vosges moyennes où il se confond à la hauteur du Donon avec le GR® 5, section française du sentier européen E2, qui relie la Mer du Nord à la Méditerranée via les Massifs des Vosges, du Jura et des Alpes. Dans sa partie méridionale, il traverse le Parc naturel des Ballons des Vosges pour rejoindre Belfort. Les 19 étapes théoriques peuvent être parcourues dans leur intégralité ou par tronçon.

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Pour ma part, j’ai opté pour l’intégralité, soit 415 km jusqu'à Giromagny (juste avant Belfort) et 15000 m de dénivelé positif, en 13 jours au lieu de 19 (soit une moyenne de 32 km et plus de 1150 m de dénivelé par jour). Panoramas sur le Palatinat, la plaine d’Alsace, les Alpes suisses

Jour 1 : de Wissembourg à Obersteinbach

28,2 km   D+ 1037 m   D- 943 m

Départ de Wissembourg, ville labellisée "Les plus beaux détours de France", à 8 h précises, sous une pluie fine. Je commence à monter jusqu'à la Scherhol et le col du Pigeonnier où j'arrive à 10 h. J'y rencontre 2 jeunes randonneurs sympathiques originaires de Normandie. Je les retrouve une seconde fois à l'entrée de Climbach. La pluie s'arrête, je passe Petit Wingen, puis c'est le col du Litschhof où je me pose pour le casse-croûte. En début d'après midi, je laisse sur ma droite les châteaux de Lœwenstein et Hohenbourg qui ne sont pas sur le GR. Le château de Fleckenstein, lui, est en meilleur état mais la visite est payante. De plus, le niveau sonore, du à un attroupement de scolaires, est insupportable. Je passe mon chemin. Au château de Frœnsbourg, il ne reste quasiment rien, et j'arrive au col de Hichtenbach, vers 15 h 30 où une petite pause s'impose. C'est ensuite le Rocher des Tziganes et le château du Wasigenstein, également en ruine. J'accélère l'allure car l'orage gronde et j'arrive rapidement à Obersteinbach, petit village de 230 habitants. Ce soir, c'est pizza. Presque 9 h 1/2 de marche pour cette première journée, avec de la pluie en matinée, et une petite sortie du drone. Question balisage, c'est le top ! Le travail du Club Vosgien est irréprochable. Beaucoup de monde sur les sentiers vosgiens ! Normal, c'est également l'HexaTrek (3030 km des Vosges aux Pyrénées).

Hébergement : Gite Damaris, 10 rue du Schangenbach à Obersteinbach, 06 48 34 50 61

Très bon accueil

Jour 2 : de Obersteinbach à Lichtenberg

37,1 km   D+ 1509 m   D- 1434 m

Je quitte Obersteinbach à 5 h 45, je sais c'est tôt mais vu la journée... La première curiosité est le château du Vieux Windstein, privé, donc on oublie. Celui du Nouveau Windstein, lui est visitable, gratuitement. Belle vue sur la région depuis le sommet. Et là, il commence à pleuvoir, et ce sera le cas jusqu'à 15 h. Je redescends à 220 m d'altitude à Wineckerthal, pour remonter à 581 m, au Grand Wintersberg et sa tour panoramique, le point culminant du Massif des Vosges du Nord. Je passe la source Lichteneck avant d'arriver à Niederbronn-les-Bains, où je fais une pose pour acheter du pain et déguster un bon chocolat + un petit pain au chocolat de taille imposante. Je sors de Niederbronn vers 11 h 30 pour remonter jusqu'au château du Wasenbourg et la tour d'observation du Wasenkoepfel à 526 m d'altitude. Au col de l'Ungerthal, pendant le "repas", je fais la connaissance d'un couple de Besançon, randonnant en sandales. Chacun son truc mais je suis loin d'être fan du concept. Suivent le château du Grand-Arnsbourg et Untermuehlthal. Après une belle forêt, arrivée à Lichtenberg après 11 h de marche. Je prends encore le temps de monter jusqu'au château, pour avoir un beau point de vue sur le village d'environ 500 habitants et 2 églises, une catholique et l'autre protestante, comme souvent en Alsace. Belle étape doublée comme on dit chez les randonneurs, sans trop de bobos, mais beaucoup de pluie, souvent fine. Quelques personnes rencontrées, des randonneurs, des cyclistes, des traileurs... Je me suis écarté du GR® à 2 reprises, et pourtant le balisage est irréprochable. Les panonceaux étant le plus souvent à 3 mètres de haut, sur les arbres, à mon avis, il faut que je lève plus souvent la tête :-).

Hébergement : gîte d'étape communal, 7 rue du Centre d'Accueil à Lichtenberg, 03 88 89 96 06

Très bon accueil, une belle initiative dans un petit village.

Jour 3 : de Lichtenberg à Saverne

36,7 km   D+ 921 m   D- 1070 m

Départ de Lichtenberg à 6 h précises, sous un beau soleil. Ah ça change, enfin l'été. Je traverse Wimmenau, puis de splendides forêts. Tiens, une petite tente bleue à l'écart du sentier ! Je passe le Rocher de l’Ochsenstall, traverse encore Erckartswiller, et je m'arrête à La Petite-Pierre à 9 h 30 pour un chocolat bien mérité. Le château et l'église simultanée étant un peu à l'écart du centre, je préfère ne pas m'attarder. L'inconvénient de ces grandes étapes, c'est que ça ne laisse pas de place pour le tourisme. Après le Rocher du Corbeau, c'est le petit village de Graufthal avec notamment ses maisons troglodytes. Je me pose pour le repas, en face de l'église, bien installé avec table et banc. Le grand luxe. Après Oberhof, c'est beaucoup d'ornières et de flaques d'eau désagréables. Je passe au dessus de la ligne TGV et de l'autoroute A4 et je commence à descendre, direction la fin d'étape. Dernière curiosité, le Saut du Prince Charles, rocher de 15 m de haut, et entrée dans Saverne vers 15 h 15. Quelques minutes touristiques pour admirer le château des Rohan, les maisons à colombages de la Grand-Rue, le canal de la Marne au Rhin... Arrivée à l'auberge de jeunesse. Douche, petite lessive habituelle et traitement des premiers bobos aux pieds.

Hébergement : auberge de jeunesse, château des Rohan à Saverne, 03 88 91 14 84

Très bon accueil dans un cadre magnifique.

Jour 4 : de Saverne à Oberhaslach

39,8 km   D+ 1286 m   D- 1182 m

Je quitte Saverne un peu tard à mon goût, à presque 8 heures. Première grimpette pour atteindre le château du Haut-Barr, malheureusement la tour donnant un superbe point de vue sur la ville n'est pas accessible. Suit la tour du télégraphe aérien Chappe. Les châteaux du Grand-Geroldseck et Petit-Geroldseck, situés dans la forêt, sont à l'écart du GR®. Je ne connaîtrai donc pas l'état de ces ruines. J'arrive au Brotschberg, dont le sommet accueille la tour du Brotsch. Je passe devant une grotte, puis traverse La Hardt. À La Hoube, je me précipite au cimetière pour faire le plein d'eau et manger une pomme issue du petit-déjeuner. Vers midi et demi, c'est le Rocher de Dabo et sa chapelle Saint-Léon, immanquable, cachant d'ailleurs le village du même nom situé derrière. Je m'arrête au col de la Schleif pour le repas de midi. Emplacement au top, aménagé par le Club Vosgien. Peu de temps après, je longe Engenthal et Wangenbourg, reconnaissable à son château. C'est ensuite presque 400 m à grimper pour arriver au col de Schneeberg. À partir de là, le GR® 53 est dévié et du coup, il manque un peu de balisage à mon goût. Bref, j'hésite à plusieurs reprises. C'est ensuite le château et la magnifique cascade du Nideck. Comme il est presque 18 h, je me résous à appeler le centre équestre où j'ai réservé, pour venir me chercher. 10 heures de marche, et il n'est pas question d'arriver à 20 h. Bref, je traverse Oberhaslach, mais en voiture. Belle étape ensoleillée, mais longue avec du dénivelé. En partant à 8 h, c'est trop juste. La cascade du Nideck, haute de 25 m, est une pure merveille de la nature. Mes pieds commencent à être marqués.

Hébergement : relais équestre Le Neufeld à Oberhaslach, 03 88 50 91 48

Très bon accueil de Françoise, très serviable.

Dénivelé + : 15000 m

Dénivelé - : 14700 m

Altitude maxi : 1424 m

Distance : 415 km

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Jour 5 : de Oberhaslach à Wackenbach (Schirmeck)

34,6 km   D+ 1137 m   D- 1025 m

Départ du centre équestre d'Oberhaslach à 6 h. Je préfère me mettre en route de bonne heure, pour ne pas courir et devoir appeler en fin de journée. Je traverse Urmatt. À 858 m d'altitude, je passe devant La Porte de Pierre, porte de grès façonnée par l'érosion. Remarquable ! Suit Le Rocher de Mutzig, sommet à 1008 m, où je sors le drone tellement le panorama est grandiose. J'y rencontre un randonneur faisant, lui, l'HexaTrek. Le repas de midi a lieu dans la cabane de la Baraque Carrée. Au col de la Côte de l'Engin, le GR® 53 se termine et je suis maintenant sur le fameux GR® 5 qui vient des Pays-Bas. À partir du col entre les deux Donons, ça grimpe méchamment. J'ai un peu de mal après 7 h 1/2 de marche, pour arriver au sommet du Donon, coiffé de son temple, 1008 ou 1009 m d'altitude selon les sources. Le site est riche d'une histoire humaine plusieurs fois millénaire. Je redescends vers 14 h 30 vers le col du Donon. Pour raccourcir un peu, je coupe en prenant l'ancien tracé du GR®. Du coup, je me retrouve chez un privé et sur une route avec du goudron. Ah ça m'apprendra de vouloir faire le malin :-(. J'arrive à la chambre d'hôtes à Wackenbach, juste avant Schirmeck, à 16 h 30, donc après une journée de marche de 10 h 30. Une nouvelle journée ensoleillée avec des panoramas exceptionnels à plus de 1000 m d'altitude. À partir de demain, je suis en terrain connu, puisque je refais le trek de 2012. Mais avec les Vosges, c'est une histoire d'amour. Encore de belles journées...

Hébergement : chambre d’hôtes Mme Catherine Monteiro, 15 rue de la Fontaine à Wackenbach, 03 88 97 21 18

Très bon accueil de Catherine, randonneuse également.

Jour 6 : de Wackenbach (Schirmeck) au Hohwald

22,3 km   D+ 917 m   D- 671 m

Départ de Wackenbach à 7 h 45 avec un beau soleil, et traversée de la petite ville de Schirmeck, un jour de marché. Un peu plus de 2000 habitants au compteur. Je grimpe jusqu'au château, rénové il y a plusieurs années, et j'arrive 2 h plus tard au camp de concentration de Natzweiler-Struthof. Comme il est hors de question de rompre la quiétude des lieux, je choisis de ne pas sortir le drone. De toute façon, c'est un lieu public, donc pas trop le choix. En parlant de quiétude, entendre ici parler bruyamment allemand ne me laisse pas indifférent. De toute façon, à chaque passage, je suis un peu secoué. Je vous laisse vous renseigner sur ce qui s'est passé sur place. Je continue mon chemin vers le Champ du Messin, où je sors cette fois le drone, avant la pluie. J'atteins le Champ du Feu en début d'après midi, toujours sous une pluie fine accompagnée d'un orage qui gronde depuis un moment. Il s'agit de l'unique station de ski alpin et point culminant du Bas-Rhin, à 1099 m d'altitude. L'accès de la tour d'observation est condamné, dommage pour le point de vue. C'est ensuite la descente, avec au passage la source de l'Andlau, sa magnifique cascade quelques mètres plus bas, et arrivée à la ferme auberge, avant le village du Hohwald, cette fois sous le soleil. Plus courte étape de ce trek, avec quelques heures sous une pluie légère. Je ne pensais pas faire de généalogie en randonnant, mais je suis au pays de mes ancêtres. Certains ont vécu entre Le Champ du Feu et Le Hohwald, il y a bien longtemps. Merci Albert pour cette trouvaille.

Hébergement : ferme Auberge Le Lindenhof, 11 route du Kreuzweg au Hohwald, 03 88 08 31 98

Très bon accueil.

Jour 7 : du Hohwald à Barr

24,2 km   D+ 577 m   D- 970 m

Passage au Hohwald, petit village de montagne de 500 habitants, et arrivée au Mont Sainte-Odile et son abbaye culminant à 767 m d'altitude. Avant cela, j'avais passé le mur païen et quelques particularités géologiques. Là, je fais le touriste et prends le temps d'admirer les bâtiments mais également la plaine d'Alsace au loin. Je fais même un aller-retour jusqu'à la fontaine dite miraculeuse de Sainte-Odile. Je mange au Maennelstein, promontoire gréseux avec encore un beau point de vue. J'en profite pour sortir le drone. J'entends un bruit de bouchon, et donc sourire avec les nombreuses personnes présentes. C'est vrai qu'aujourd'hui, il y a beaucoup de monde sur les chemins. Encore plus bas, le GR® 5 passe à travers le Kiosque Jadelot, je pense que les baliseurs du Club Vosgien se sont bien marrés. Un peu plus loin, ce sont les ruines du château du Landsberg. Encore un petit vol avec le drone évidemment, pour le futur film. Arrivée à Barr vers 15 h, où je me pose à la première terrasse ouverte. Il s'agit d'une ville de plus de 7000 habitants, avec un centre ville remarquable et surtout typique de l'Alsace. Je rejoins enfin ma chambre d'hôtes, bien à l'écart. Belle journée ensoleillée, qui devrait être la dernière, vu les prévisions météo pluvieuses annoncées.

Hébergement : Gîte chez Martine, 11 rue de l'Altenberg à Barr, 06 45 66 25 95

Très bon accueil, Martine très serviable.

Jour 8 : de Barr à Châtenois

29,6 km   D+ 1014 m   D- 1068 m

Après un bel orage cette nuit, je quitte Martine et sa chambre d'hôtes à Barr. J'arrive rapidement à Mittelbergheim, village labellisé "Les plus beaux villages de France". Charmant, mais je n'ai pas le temps d'approfondir le sujet. J'apprécie beaucoup plus Andlau, avec toutes ses maisons à colombages. Je commence enfin à monter, pour arriver au refuge du Gruckert. Établissement des "Amis de la Nature", pour tous les randonneurs soi-disant, mais tout est fermé à clé. J'atteins, après une bonne suée, le sommet du jour, le Ungersberg à 901 m d'altitude. La tour Héring y a été érigée par le Club Vosgien. Encore un beau panorama sur la plaine d'Alsace et les sommets avoisinants. C'est ensuite quelques cabanes, dont l'abri Kasmarkt, et le château du Bernstein, en cours de rénovation. Là, le drone révèle de beaux restes à sauvegarder. Toujours en descendant, les châteaux de l'Ortenbourg et de Ramstein sont, eux, dans un triste état, et laissés à l'abandon. Encore une grosse demi-heure et me voilà à Châtenois, avec son cimetière fortifié, ses remparts, sa tour des Sorcières, et ses belles maisons. Belle étape ensoleillée, malgré des prévisions catastrophiques. La pommade au calendula fait son effet sur mes différents bobos, douleur cuisse gauche mais paraît-il c'est l'usure. Ce soir, dîner avec mon ami Albert, mon traducteur préféré pour la généalogie.

Hébergement : centre de la randonnée, 4 rue Saint-Georges à Chatenois, 03 88 92 26 20

Très bon accueil, comme il y a 12 ans.

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