Le GR® 470
Sources et gorges de l'Allier (2024)
L'Allier est une des dernières rivières sauvages de France, et même de l'Europe de l'Ouest. Presque vierge d'aménagements, son cours suit les méandres et les caprices de la nature. Avec de la chance, on peut surprendre la nage d'un saumon en parcourant ses rives, sculptées par le passé volcanique de la région Auvergne. Surtout, on y découvre, outre une richesse naturelle impressionnante, un patrimoine unique, qui s'étend du néolithique à l'époque moderne, en passant par le Moyen Age.
Entre Haute-Loire et Lozère, une randonnée grandiose : 200 km et 5600 m de dénivelé positif en 7 jours (au lieu de 11), en solitaire.
Le GR® 470 Sources et gorges de l’Allier remonte la rivière Allier, de Brioude jusqu’à sa source au Moure de la Gardille, entre les plaines du Haut-Allier et des gorges inaccessibles. Depuis Brioude dans la plaine de la Limagne, le GR® 470 entre très vite dans le Haut-Allier. À Vieille-Brioude, il gagne le château de Saint-Ilpize qui garde l’accès aux gorges de l’Allier, puis rejoint la "voulte" de la rivière, où se niche Lavoûte-Chilhac. Ensuite Chilhac, bourg à l’allure médiéval, construit sur une coulée de lave aux orgues basaltiques monumentales. Puis vient Langeac, une pause dans le relief escarpé, avant de replonger dans les gorges où Chanteuges, Saint-Arcons-d’Allier et Prades protègent leurs trésors d’architecture et de géologie. Parfois au bord de l’eau, le long des gravières où les saumons viennent frayer, parfois sur ses coteaux, lorsque les gorges deviennent inaccessibles, cet itinéraire traverse les villages de Pont-d’Alleyras, Monistrol-d’Allier, le Nouveau Monde pour rejoindre Langogne et terminer par l’ascension du Moure de la Gardille où nait la rivière. Il se poursuit même encore un peu pour rejoindre la gare de La Bastide-Puylaurent en Lozère.
Villes et villages classés : Lavoûte-Chilhac, Chilhac et Pradelles.
Dénivelé + : 5600 m
Dénivelé - : 5000 m
Altitude maxi : 1503 m
Distance : 200 km
Sentiers empruntés :
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GR® 300 Chemin de Saint-Michel
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GR® 65 Chemin de Compostelle
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GR® 70 Chemin de Stevenson
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GR® 700 Chemin de Régordane
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GR® 7 Des Vosges aux Pyrénées sur la ligne de partage des eaux
Hébergements :
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Chambre d’hôtes Le Relais, rue des Barrys à Lavoûte-Chilhac, 04 71 77 03 74
Très bon accueil d’Yvan, un grand voyageur lui aussi mais en avion, prestations au top. Un peu cher.
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Gîte Le Moulin à Saint-Arcons-d'Allier, 04 71 74 03 09
Très bon accueil, repas copieux.
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Gîte Le Pont Eiffel à Monistrol-d'Allier, 04 71 06 17 74
Très bon accueil, repas simples mais efficaces.
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Chez l'habitant à Saint-Christophe-d'Allier (France)
Accueil exceptionnel, comme à la maison.
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Gîte auberge de la Mère Cadenette, 5 avenue du Puy à Pradelles, 06 07 89 04 08
Très bon accueil, prestations au top.
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Gîte Lo Barri à Meyssouzac, 06 32 16 19 74
Très bon accueil, de très bon conseil, prestations au top.
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Hôtel-restaurant Les Pins, rue des Tilleuls à La Bastide-Puylaurent, 04 30 09 13 33
Bon accueil dans cet établissement familial, repas excellents.
Jour 1 : de Brioude à Lavoûte-Chilhac
34,7 km - D+ 870 m - D- 835 m
Je pars de Brioude à 8 h 30, après une petite visite du centre où je peux admirer la basilique Saint-Julien, la plus grande église romane d'Auvergne. Le ciel est bien chargé, du coup j’enfile la veste et le pantalon de pluie. À Vieille-Brioude, plusieurs arrêts pour un café, la première traversée de l’Allier et une sortie du drone. Je retrouve en milieu de journée le GR®P Robe de Bure et Cotte de Mailles, réalisé en 2019. Vient ensuite Saint-Ilpize, avec son château et sa chapelle sur un remarquable promontoire rocheux. Puis c’est Villeneuve-d’Allier et son pont suspendu, Blassac et son église Saint-Roch et la descente sur Lavoûte-Chilhac avec son site naturel, son église, son pont... La commune fait d’ailleurs partie de l'association "Les Plus Beaux Villages de France". Journée finalement sans pluie. Chez Yvan, je fais la connaissance de Daniel, un cycliste du Gard.
Jour 2 : de Lavoûte-Chilhac à Saint-Arcons-d'Allier
26,5 km - D+ 805 m - D- 745 m
Avant de démarrer l’étape, je reviens sur mes pas à l’entrée du village de Lavoûte-Chilhac pour sortir le drone. Contrairement à hier soir, pas de vent et beau soleil. J’arrive rapidement à Chilhac, village également classé. Situés au-dessus des eaux de l'Allier, sur une falaise, les maisons, l'église et l'ancien château du village sont exposés en hauteur, serrés entre des remparts médiévaux. Autant dire que j’ai pris le temps pour les photos. Nouvelle traversée de l’Allier et j’arrive à Langeac en tout début d’après-midi, après une bonne averse. Un petit café à une terrasse et le moral revient vite. Visite pour admirer l’hôtel de ville, l’église Saint-Gal, le pont, les remparts… Suit un beau point de vue sur Chanteuges. Je traverse le village où je reconnais le prieuré et les calades. J’y avais couché, en chambre d’hôtes, en 2019. Je rejoins Saint-Arcons-d'Allier sous la pluie, après 9 h de dur labeur. D’ailleurs, beaucoup de perte de temps à force de mettre et enlever les habits de pluie pour, souvent, quelques gouttes. Le gîte se situe dans un imposant bâtiment, genre corps de ferme. Le dortoir, immense, comprend une quinzaine de lits. Je passe le début de soirée avec un sympathique couple.
Jour 3 : de Saint-Arcons-d'Allier à Monistrol-d'Allier
23,7 km - D+ 830 m - D- 765 m
Je quitte l’ancien moulin de Saint-Arcons-d'Allier, devenu gîte, où j’ai pris le petit-déjeuner, et je visite le village, comme je l’avais fait en 2019. Je reste un moment en altitude pour redescendre sur Saint-Julien-des-Chazes. Une grande banderole annonçant un bar-restaurant attire mon attention, mais tout est fermé, donc pas de café ce matin. Je repasse de l’autre côté de l’Allier et j’arrive à Prades sous la pluie. Pas grand-chose à voir, à part la Roche Servière et les restes d’un château féodal. Je passe sous la voie ferrée et beaucoup plus loin, c’est la descente sur Monistrol-d'Allier par la chapelle Sainte-Madeleine. Je croise 2 jeunes filles avec chacune un énorme sac à dos. C’est sûr, elles sont beaucoup trop chargées. Après une sortie du drone, j’arrive chez André, où je m’étais arrêté lors du chemin de Compostelle en janvier 2023. D’ailleurs, toutes les personnes présentes font une partie de ce chemin de Saint-Jacques.
Jour 4 : de Monistrol-d'Allier à Saint-Christophe-d'Allier
34,9 km - D+ 1280 m - D- 905 m
Départ de Monistrol-d'Allier à 7 h vu l’étape du jour, la plus difficile de ce trek. La température est de 10°C. Je fais un petit écart pour aller boire un café au Pont d'Alleyras. Et ça tombe bien, car pendant que je suis à l’abri, il se met à pleuvoir. Juste une averse, comme d’habitude. C’est ensuite 2 km de goudron puis une grimpette de 400 m de dénivelé, avec quelques panoramas somptueux. Sortie du drone obligatoire. Je passe Saint-Vénérand, Saint-Christophe-d'Allier et j’arrive chez Nadine et Stan au hameau de France, après 2 km de goudron. Très bon accueil de ce gentil couple d’artistes (musique, théâtre, tissage, arts plastiques…). Un pot au feu au top et une roulotte pour la nuit, après tout de même 10 h 30 de marche.
Jour 5 : de Saint-Christophe-d'Allier à Pradelles
32,9 km - D+ 880 m - D- 695 m
Je quitte France, le petit hameau où j’ai dormi dans la roulotte, un peu avant 8 h 20. J’ai juste été dérangé par les miaulements du chat et pas mal de douleurs dans les jambes. J’ai dû prendre du paracétamol + anti-inflammatoire. J’ai surement forcé un peu hier. Je suis sur le plateau de la Margeride, en Lozère et donc en région Occitanie. Arrivée à Chapeauroux, traversée à nouveau de l’Allier et passage dans Le Nouveau Monde. Ce nom fut donné par les travailleurs qui participaient à la construction de la ligne de chemin de fer reliant Paris à Marseille au cours du 19e siècle. Suit un spectacle magnifique, le train Clermont-Ferrand-Nîmes passant dans les gorges et les tunnels, tout en grimpant avec presque 400 m de dénivelé positif. Je traverse ensuite Saint-Haon et sa charmante église, puis Landos à 1100 m d’altitude, où je m’arrête pour la pause déjeuner. Comme tous les jours, au menu, saucisson et emmental avec une tranche de pain du matin. C’est à Landos que je rejoins le GR® 70, autrement dit le fameux chemin de Stevenson, que je vais suivre pendant un moment. Encore 14 km, la vue sur le lac de Naussac, et c’est l’arrivée au gîte de la Mère Cadenette à Pradelles, où s’est arrêté Robert-Louis Stevenson, pour terminer cette longue étape. Le gîte est complet, tout le monde est sur "le Stevenson", sauf... devinez-qui !
Jour 6 : de Pradelles à Cheylard-l'Évêque
20 km - D+ 445 m - D- 440 m
Départ de Pradelles à 8 h, après la visite incontournable de ce site classé également "Les Plus Beaux Villages de France", et une sortie du drone, tout comme hier soir en arrivant. Deux heures plus tard et autant de goudron, c’est Langogne avec une visite sommaire : église romane Saint-Gervais-Saint-Protais, halle… À Saint-Flour-de-Mercoire, pas grand-chose et arrivée à Meyssouzac, un peu à l’écart de la trace théorique, juste avant Cheylard-l'Évêque. L’étape étant courte, j’arrive à 14 h 30, même en traînant un peu et en jouant avec le drone. Je patiente jusqu’à 16 h, heure à laquelle Christian nous accueille, avec une bonne dizaine d’autres randonneurs. Cet après-midi, pas de lessive : je me décide à remettre la même chose qu’aujourd’hui. Je n’ai pas beaucoup transpiré, et j’ai surtout un peu la flemme. Je mets à jour mes notes et je surveille mes réseaux sociaux. Très bon dîner, copieux, comme toujours sur ce trek. La nuit fut moins agréable. J’ai dû me lever 2 fois pour calmer 2 ronfleuses, qui d’ailleurs ne se sont même pas excusées le lendemain.
Jour 7 : de Cheylard-l'Évêque à La Bastide-Puylaurent
27,0 km - D+ 590 m - D- 745 m
Je quitte Christian et son magnifique gîte Lo Barri de Meyssouzac vers 7 h 30. Je retrouve le GR® après quelques minutes, pour arriver à Cheylard-l'Évêque, après 45 minutes. Le GR®P Tour de la Margeride passe également par là. Je rencontre 3 messieurs avec chacun un beau chapeau noir. Je les quitte rapidement vu la différence de rythme. À partir de de Cheylard-l'Évêque, plus aucun balisage du GR® 470. À croire qu’il se termine là ! Quelques minutes de pluie, et c’est maintenant l’ascension du point culminant ce périple, le Moure de la Gardille, où se situent les sources de l’Allier. Là-haut, à 1503 mètres d’altitude, et après 3 h 20 de marche, splendide panorama malgré beaucoup de nuages, quelques gouttes de pluie et le brouillard. Seule ombre à ce tableau idyllique, c’est un grillage en fil de fer, haut de plus de 2 mètres, délimitant paraît-il un domaine de chasse. Au Moure des Estombes, je "sors" de ma trace théorique pour suivre le GR® 7 et retrouver une nouvelle fois "le Stevenson" mais dans le sens opposé. Je me trompe d’ailleurs de sens, la fatigue peut-être et je perds près d’une heure. Fin de la descente à la gare de La Bastide-Puylaurent, après 8 h de marche. Je m’y arrête pour vérifier mes horaires de retour, mais comme souvent maintenant, aucun employé, gare déserte. Dernières photos dans le village et dernière traversée de l’Allier.
Conclusions :
Peu ou pas de randonneurs sur ce GR® 470. À croire qu’en France, il n’existe que "le Compostelle" ou "le Stevenson" ! Très beau GR® méconnu avec des panoramas époustouflants sur les gorges de l’Allier.
Félicitations aux baliseurs pour le travail réalisé. Un sans-faute rarement constaté au cours de ma carrière de randonneur. Juste quelques hésitations à certaines bifurcations. Sur quelques portions, il manque un peu d’entretien, mais rien de rédhibitoire.
Vous l'avez compris, j'ai retrouvé certains sentiers déjà foulés ces dernières années : GR® 70 ou chemin de Stevenson (2013), GR® de Pays Robe de bure et cotte de mailles (2019), GR® 65 ou chemin de Compostelle (2023).
J’ai dû traiter quelques douleurs aux jambes et aux pieds, mais rien d’alarmant. L’hernie discale est toujours là et la déchirure musculaire du thorax des jours précédents le départ s’est vite fait oublier.
Merci à tous les hébergements et mes hôtes, pour leur bienveillance et leurs excellentes prestations. Les rencontres furent toujours de qualité. Merci également à la FFRP Haute-Loire pour sa page dédiée à ce GR®.
Presque pas de pluie, voire même quelques journées ensoleillées, malgré une météo annoncée catastrophique. Aucun problème avec le matériel, que ce soit vestimentaire ou technique (photo/vidéo).
Ce GR® m’a donné envie de redécouvrir les gorges de l’Allier, mais cette fois en train, avec "le Cévenol", en empruntant l’une des plus belles lignes de France qui vient de fêter ses 150 ans.
Malgré l'absence de topoguide, J’espère que j’aurai contribué à faire connaître ce GR® 470.
Commentaire de Jacques L., le 17/05/2024 (Facebook)
Fais attention de ne pas être confondu avec le monstre du Gévaudan... hahaha... bonne route...
Commentaire de Daniel W., le 31/05/2024 (Facebook)
Compte-rendu de rando interactive... de mieux en mieux.
Commentaire du Gîte Lo Barri à Meyssouzac, le 01/06/2024
Super votre vidéo, je viens de la visionner. Merci pour votre clin d'œil à notre gîte. Avec quel logiciel faites-vous vos montages vidéos ? Ils sont tops.
Commentaire de Nicolas V., le 01/06/2024
Bien du courage, le physique est toujours là.
Commentaire de Jacques L., le 04/06/2024 (YouTube)
Je ne peux être qu'admiratif en regardant tes reportages, as-tu déjà pensé à les mettre dans les guides touristiques des régions concernées ? Ceci dit, je me fais fort de nommer ton site tout autour de moi, tu es accroc à la rando et moi à tes reportages... Prends soin de toi. MARCHE BRUNO MARCHE...
Commentaire de Fernand N., le 08/12/2024 (YouTube)
Merci pour ces superbes images du pays où j'ai passé ma plus tendre enfance. Les photographies sont bien choisies et l'utilisation d'un drone apporte vraiment une plus value à votre reportage. Tout cela donne envie de prendre le sac et d'y aller : je pense que je vais faire ça au printemps 2025.
Comme vous avez tout lu jusqu'à la fin, je vous offre quelques minutes de détente : la vidéo des meilleurs moments de ce GR® 470.
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